1500 ingénieurs réunis à Hammamet lors du 7ème congrès du TSYP (Vidéo)

17-12-2019

Pendant trois jours, 1500 futurs ingénieurs se sont réunis à Hammamet pour le 7ème Congrès annuel du Tunisian Student and Young Professionals. Cet évènement est organisé sous l’égide de la mythique association IEEE. Il s’agit de l’Institute of Eletrical and Electronic Engeneer.

Cette association professionnelle américaine compte plus de 400.000 membres et possède différentes branches partout dans le monde. Elle a pour but de promouvoir la connaissance dans le domaine de l’ingénierie électrique.

Les étudiants venus assister à cet événement proviennent de toutes les écoles d’ingénieurs de Tunisie. Ils sont en compétition pour remporter le prix du meilleur projet. Un prix qui est une reconnaissance pour l’école à laquelle ils appartiennent.

Gnetnews est parti enquêter sur les projets d’avenir de ces ingénieurs et leurs plans de carrière…Sachant que d’après l’Ordre des ingénieurs tunisiens, chaque année 3000 techniciens et ingénieurs quittent la Tunisie pour aller travailler à l’étranger, nous avons tenté de savoir si ces jeunes envisagent toujours de chercher des opportunités ailleurs…                                                  

A ce sujet, les avis divergent…Oussama Zemni, étudiant en 2ème année en génie électrique à l’école nationale d’ingénierie de Monastir, nous explique qu’il a l’ambition de se faire une expérience professionnelle à l’étranger.

« Que ce soit pour un stage de fin d’étude ou pour un poste à long terme, s’ouvrir sur un autre environnement professionnel où la créativité est sollicitée, pourrait être un tremplin pour une meilleure évolution de carrière », nous a-t-il expliqué.

« Il est vrai que la Tunisie regorge de sociétés locales spécialisées, réputées en informatique et en nouvelles technologies, mais comparé à l’échelle internationale, en matière de robotique et d’intelligence artificielle, on est encore loin… », reproche-t-il.

Ce jeune homme, a déploré les conditions matérielles des ingénieurs en Tunisie. Pour lui, les sociétés étrangères offrent des salaires plus motivants et plus valorisants…

Par ailleurs, il a révélé « qu’en Tunisie, ce sont les multinationales qui proposent les meilleures opportunités aux ingénieurs, car ils ne recrutent que les profils les plus qualifiés ».

« Ces multinationales sont orientées notamment vers l’aptitude scientifique et technologique quant à l’embauche de leurs employés. Encore plus exigeants. Elles se sont progressivement élargies vers des compétences plus pointues, financières, commerciales, managériales, juridiques ou encore sociales… ».

Heni Ouni est aussi un futur ingénieur. Il étudie en 3ème année génie informatique à Carthage. Nous l’avons rencontré. Ce dernier a lancé sa propre Start Up spécialisée dans le secteur de l’automobile.

Ce jeune entrepreneur, affirme que le marché de l’emploi tunisien est encore vierge. « Il regorge d’opportunités », confirme-t-il.

Selon lui, il n’existe pas de forte concurrence entre les sociétés, ce qui donne aux futurs ingénieurs, la chance d’investir dans leurs propres projets. « Il faut juste que les chercheurs, les jeunes professionnels et les jeunes diplômés osent franchir le pas ».

Il a d’ailleurs recommandé aux futurs entrepreneurs de s’informer sur le programme « STARTUP ACT », qui a pour objectif de libérer le potentiel entrepreneurial de la Tunisie, et de protéger les jeunes entrepreneurs en cas d’échec.

En effet, le STARTUP ACT propose des bourses, sous la forme d’allocation, donnée au co-fondateur et actionnaire d’une Startup en lancement pour couvrir les charges de vie pour une année. Il offre aussi une prise charge par l’Etat, des procédures et des frais d’enregistrement des brevets des Startups au niveau national et international. Ce programme prévoit même un bon d’échec.

Entre ceux qui favorisent l’émigration professionnelle, et ceux qui tiennent à rester en Tunisie, les jeunes ingénieurs semblent toujours tiraillés. Choisir son pays et la stabilité, ou bien sauter le pas et s’ouvrir sur le monde. Ils sont encore nombreux pour qui c’est encore un dilemme.

Retrouvez en vidéo ci-dessus le témoignage de jeunes ingénieurs.

Reportage réalisé par Emna Bhira et Wissal Ayadi