Irak: L’ambassade américaine réduit son personnel diplomatique à Bagdad

03-12-2020

AFP-L’ambassade des États-Unis à Bagdad a décidé de retirer une partie de son personnel pour des raisons de sécurité, alors que les intérêts américains dans le pays ont été visés par une série d’attaques à la roquette ces derniers mois, ont annoncé à l’AFP des responsables irakiens.

« C’est un retrait mineur basé sur des craintes d’ordre sécuritaire de la part des Américains, ils devraient revenir, c’est simplement une mesure de précaution », a expliqué une source irakienne, s’exprimant anonymement. « Ils nous en avaient informés et les principaux diplomates, dont l’ambassadeur, restent sur place. Il n’y a pas de rupture diplomatique », a ajouté cette source.

Selon un second responsable irakien, ce retrait partiel vise à « minimiser les risques », sans précision sur le nombre de diplomates américains, sur les quelques centaines présents dans le pays, en partance.

Le département d’État américain s’est pour sa part refusé à tout commentaire, rappelant que la sécurité des représentants américains, ainsi que de ses citoyens et installations « reste notre priorité majeure », tout en précisant que l’ambassadeur Matthew Tueller était toujours à Bagdad.

Alors que ses personnels et intérêts ont été la cible d’attaques à la roquette et de bombes sur les routes, Washington a pointé la responsabilité de groupes pro-iraniens, bombardant à deux reprises l’un d’entre eux, Kataeb Hezbollah, en signe de représailles.

Face à la récurrence des attaques, les États-Unis ont posé un ultimatum à Bagdad, menaçant de fermer sa représentation sur place, conduisant les groupes pro-iraniens à s’entendre sur une « trêve » mi-octobre et entraînant l’arrêt des attaques.

Malgré de nouveaux tirs de roquette sur plusieurs quartiers de la capitale le 17 novembre, provoquant la mort d’une fillette, les responsables irakiens et plusieurs responsables occidentaux estimaient que la trêve pouvait durer, mais que Washington préparait malgré tout diverses options, dont celle d’un retrait partiel.

Tous s’attendent à plusieurs semaines difficiles avant la passation de pouvoir à la Maison-Blanche, alors que Donald Trump a poursuivi une stratégie de « pression maximale » à l’égard de l’Iran qui a également concerné ses alliés dans l’Irak voisin.

Ils n’écartent pas la possibilité d’une action militaire de dernière minute de la part du président américain sortant contre des intérêts iraniens en Irak, alors que M. Trump doit quitter le pouvoir le 20 janvier prochain au profit de Joe Biden, élu 46e président des États-Unis il y a un mois.