« Je voudrai que les premiers dirigeants des partis soient dans le gouvernement » (Fakhfakh)

31-01-2020

Le chef du gouvernement désigné, Elyes Fakhfakh, a déclaré ce vendredi 31 janvier, qu’il allait entamer la semaine prochaine la formation du gouvernement, après l’élaboration du document contractuel, qui sera entériné demain, samedi par les partis politiques concernés par les concertations.

Il a réitéré, lors d’une conférence de presse à Dar Dhiaffa, la deuxième depuis sa désignation, son attachement à former un gouvernement restreint comptant des compétences politiques nationales, martelant que la finalité « n’est pas la formation du gouvernement, mais la construction de la Tunisie ».

Il a affirmé que dix partis en l’occurrence Ennahdha, le Courant démocrate, le mouvement Echaâb, la Coalition de la dignité, Tahya Tounes, Machrou Tounes, el-Badil ettounsi, Afek Tounes, l’Union populaire républicaine et Nidaa Tounes étaient prêts à participer au gouvernement.

Il a fait état de réactions extrêmement positives de ces partis à son projet, contenu dans le document contractuel, et leurs dispositions à le soutenir au Parlement. Il a exclu que ces partis (160 députés) aient posé des conditions, reconnaissant néanmoins qu’ »il y ait des divergences et des propositions sur certains points, notamment avec Ennahdha qui appelle à un élargissement de la coalition », voire un gouvernement d’unité nationale.

Il a réitéré sa vision pour le partage des rôles entre des partis au pouvoir, et d’autres dans l’opposition, signalant que « l’opposition permet de renforcer la classe dirigeante, et le fait que tout le monde soit du même bord ne nous amène nulle part, autant revenir au parti unique », a-t-il lancé.

Elyes Fakhfakh a estimé normal qu’ »il y ait pressions et tiraillements en matière de formation du gouvernement, l’important est qu’on arrive à un terrain d’entente et de convergence ». Il a martelé qu’ »il croyait aux personnalités politiques, et à l’idée que les premiers dirigeants des partis soient dans le gouvernement, et qu’ils montent au créneau en matière de défense du programme du gouvernement ».

Fakhfakh a considéré que » l’inflation et l’endettement sont des questions urgentes, et ne pourraient être maîtrisés qu’à travers la relance de la machine de production ». « Le bassin minier et le phosphate sont en mesure de régler un grand problème en matière de mobilisation des ressources, et alléger les pressions sur le Dinar face à ce qu’on appelle l’inflation importée », a-t-il souligné en substance.

Au sujet du FMI, il a considéré que l’institution financière « n’impose des conditions que dans deux cas de figure : le premier est celui d’une dégradation de la situation sans qu’il y ait de l’oxygène, et le second, quand son vis-à-vis ne sait pas où il va. Lorsqu’on sait où l’on va, et lorsqu’on négocie avec sérieux, le FMI serait coopératif ».

Il a ajouté que les réformes imposées par le FMI, sont celles-là mêmes dont nous convenons sur l’urgence, comme le fait de réformer la caisse de compensation afin que la subvention soit dirigée vers ceux qui la méritent, ou la réforme des entreprises publiques au cas par cas. Il s’est targué d’être l’initiateur de la réforme des banques publiques, renvoyant à leur situation actuelle qui s’est nettement améliorée.

Fakhfakh a fait les yeux doux aux organisations nationales, notamment à la puissante UGTT, qu’il a dit très bien connaitre  et faire partie de son conseil scientifique. « Autant nous avons besoin d’une ceinture politique, nous devons avoir une ceinture des grandes organisations nationales », a-t-il prôné, signalant que « la Tunisie n’a pas une organisation syndicale dogmatique, mais une organisation patriote qui saura interagir avec un projet sérieux, des hommes et des femmes qui portent un projet et des gens compétents qui négocient ». Il a admis qu’il y ait des divergences sur certains points auxquelles des issues restent possibles.

Le chef du gouvernement désigné a réitéré son attachement à ce qu’il y ait de bons rapports avec le président de la république et qu’il y ait « cohérence et harmonie entre les deux têtes de l’exécutif ».

Il a déploré que la mobilisation intervenue lors des élections commence à faiblir, étant donné qu’on a perdu beaucoup de temps, d’où la nécessité « de rétablir la confiance en optant pour le sérieux, la réalisation et la clarté dès le premier jour ».

Gnetnews