Kaïs Saïed appelle à un nouvel ordre mondial fondé sur la souveraineté et la justice des peuples

Le président de la République, Kaïs Saïed, a affirmé jeudi à Alger, lors d’une séance de débat organisée dans le cadre de la 4ᵉ édition de la Foire du commerce intra-africain, que l’humanité a besoin d’un nouvel ordre mondial reposant sur des valeurs renouvelées, capables de protéger la souveraineté des États et de mettre fin aux guerres, aux divisions et aux convoitises internationales sur les ressources naturelles africaines.
Le chef de l’État a insisté sur la nécessité pour l’Afrique de tirer les leçons du passé et d’adopter une approche nouvelle pour construire l’avenir auquel aspirent ses peuples. Selon lui, le défi n’est pas de se limiter à des indicateurs économiques ou à des chiffres, mais d’élaborer une vision globale et ambitieuse d’un futur commun.
Rappelant la création de l’Organisation de l’unité africaine dans les années 1960, Kaïs Saïed a souligné que l’enthousiasme de l’indépendance s’était rapidement heurté à une réalité marquée par les divisions, les conflits et l’exploitation des richesses du continent. Malgré cela, il a réaffirmé la fierté de la Tunisie de son ancrage africain et sa conviction qu’une union africaine forte peut être bâtie, en dépit des nombreux obstacles.
Au-delà du commerce intra-africain, le président a mis en garde contre des formes d’échanges parallèles, qualifiées d’ « effrayantes », qui alimentent conflits, famines, déplacements forcés et exploitation illégale des ressources. Il a interrogé les choix intra-africains actuels et leur capacité à répondre aux aspirations de peuples qui se sont battus pour l’indépendance.
Kaïs Saïed a regretté que, malgré l’abondance des ressources naturelles, une grande partie de la population africaine souffre encore de pauvreté et de famine, tandis que d’autres se tournent vers des groupes extrémistes. Il a appelé à tirer les leçons d’un passé douloureux pour bâtir un avenir digne, dénonçant les « forces nostalgiques » qui tentent encore d’entraver le développement du continent.
Pour lui, le principal défi auquel fait face l’Afrique n’est pas seulement économique ou technologique, mais civilisationnel. Il s’agit de concevoir un projet global, basé sur une vision nouvelle et adaptée à des peuples longtemps dépossédés de leurs richesses.
« Nous avons besoin d’une Afrique appartenant véritablement aux Africains », a-t-il martelé, plaidant pour une coopération internationale fondée sur le respect mutuel et la préservation des intérêts des peuples africains. En conclusion, il a élargi son propos à la question palestinienne, exprimant le souhait de voir les Palestiniens recouvrer tous leurs droits sur l’ensemble de leur territoire.
Gnetnews