Kaïs Saïed évoque l’avion Amilcar qui a quitté la Tunisie sans retour, la vente des pièces de rechange à l’étranger, et autres dossiers de corruption

02-04-2024

Le président de la république, Kaïs Saïed, a déclaré que la compagnie nationale Tunisair était, jadis, un fleuron, mais a été victime de pillage et d’abus pendant des décennies, par ceux qui étaient alors aux responsabilités.

Dans ses discussions avec le PDG de Tunisiair, au moment où il se trouvait dans les ateliers de la compagnie, en marge de sa visite inopinée hier soir, à l’aéroport Tunis-Carthage, il a pointé une régression inacceptable de la compagnie, réitérant que l’on y renoncera pas. « La Tunisie n’est pas à vendre et ses entreprises publiques ne sont pas à vendre », a-t-il souligné.

Dans une vidéo postée sur la page officielle de la présidence, Saïed a pointé le retard en matière de maintenance des avions, déplorant que des pièces de rechange soient vendues à des pays étrangers en dessous des niveaux de prix mondiaux, alors qu’elles ne devraient pas l’être.

« Il y a des moteurs qui ont été vendus à l’étranger sans qu’ils ne présentent aucun problème, c’était un prélude pour mettre la compagnie sur la voie de la cession », a-t-il fustigé, exhortant à ouvrir tous les dossiers de corruption au sein de la compagnie.

Le président de la république a appelé à ouvrir le dossier de l’avion Amilcar, qui a quitté la Tunisie en 2017 sans déclaration douanière et n’est pas revenu, signalant que l’appareil qui se trouve actuellement en Floride, a été cédé à un prix dérisoire, soit 200 mille dollars.

Il a, par ailleurs, appelé à mettre un terme aux contrats de sous-traitance au sein de la compagnie Tunisair, signalant que les agents travaillant avec de tels contrats perçoivent des salaires modiques dans la limite de 570 dinars, alors que les sociétés de sous-traitance touchent une importante contre-partie financière pour chaque agent atteignant 1400 dinars.

Le chef de l’Etat a considéré la sous-traitance comme une forme d’esclavagisme, considérant toute personne qui cherche à affamer les employés, comme étant un criminel et devrait être poursuivi.

Saïed a, par ailleurs, appelé à assainir la compagnie des recrutements illégaux, révélant que 130 personnes ont été recrutées par de faux diplômes.

Le PDG de Tunisair en a reconnu l’existence, notamment, à Tunisair Handling, assurant que Tunisair Technics compte les meilleures compétences.

Le président de la république a, de surcroît, appelé à améliorer la qualité de services de la compagnie afin qu’elle soit compétitive par rapport aux autres compagnies, à mettre un terme aux retards des vols, et à inciter les pilotes, les techniciens et autres à développer la compagnie et à en préserver la place et la pérennité.

Saïed s’est rendu à l’espace où étaient garés les avions cloués au sol et désormais inutilisés, le PDG de Tunisair a indiqué qu’un appel d’offres serait lancé pour la cession de ces appareils, l’opération sera achevée d’ici 2025, pour le reste ils seront cédés en tant que ferraille à el-Fouledh.

Le chef de l’Etat a annoncé, à cet effet, l’acheminement vers un texte de loi régissant l’utilisation des ferrailles relevant des entreprises publiques, y compris celles de Tunisair au profit de la société de Sidérurgie El-Fouledh de Menzel Bourguiba.

Ce faisant, le PDG Tunisair a assuré que Tunisair était en train de remonter la pente et allait faire son retour en force, signant que 15 avions volent actuellement, un nombre qui passera bientôt  à 17 (contre 10 en moyenne) ; deux avions en cours de réparation quitteront les ateliers de maintenance dans deux semaines pour prendre les airs.

Gnetnews