Grand-Tunis : L’incontournable gâteau du nouvel an, il y en a pour tous les goûts, mais les prix flambent ! (Reportage)

30-12-2022

En ce réveillon de nouvel an, c’est la ruée vers les pâtisseries afin d’acheter le fameux gâteau. Une tradition ancrée chez les Tunisiens qui parfois n’hésitent pas à casser leur tirelire afin de s’offrir bûche, entremet ou encore petites pâtisseries individuelles.

En ces temps de crise, sont-ils toujours aussi nombreux à se permettre ces douceurs ? C’est ce que nous avons tenté de savoir en visitant plusieurs boutiques luxueuses ou traditionnelles à Tunis.

Les devantures des pâtisseries n’ont pas hésité à se mettre à l’heure du nouvel an. Une période importante, durant laquelle ils réalisent une part non négligeable de leur chiffre d’affaire.

La première que nous visitons, est une pâtisserie dite traditionnelle, de moyenne gamme. La vendeuse a déjà mis en place les bûches et les entremets en valeur dans la vitrine afin d’attirer les clients venus en nombre faire leurs commandes de dernière minute. « Notre carnet de commande a déjà commencé à se remplir dès la semaine dernière. La plupart des personnes viennent commander des entremets car ils permettent d’avoir plus de parts, contrairement à la bûche », nous indique-t-elle.

Pour les prix, ils sont en hausse par rapport à l’année dernière en raison notamment de l’augmentation des produits et notamment des fruits secs. Ainsi, un gâteau de 6/8 parts environ aux saveurs de chocolat/noisette est au prix de 40DT, celui à la pistache est quant à lui proposé à 75DT. « Cette année, nous avons un peu innové en créant un entremet speculoos/chocolat », ajoute la vendeuse.

Dans une autre pâtisserie, elle aussi traditionnelle, les entremets proposés ne sont pas très variés. Et pour cause, le gérant nous indique que les années passées, ceux aux goûts un peu spéciaux, type fruits rouges, ou agrumes, n’ont pas du tout marché, le poussant à ne proposer que deux choix pour le réveillon 2023. Les prix affichés sont inférieurs. Pour le petit format (6/8 parts), chocolat/noisette, est à 40DT, tandis que le plus grand (10/12 parts) est affiché à 55DT. Cela est du au fait que ce ne sont pas vraiment des fruits secs qui sont utilisés mais plutôt une pâte de noisette.

Ainsi, ce genre de boutique propose des produits qui restent tout de même abordables et accessibles. Dans d’autres les prix battent des records. C’est le cas d’une grande enseigne qui dispose de plusieurs franchises à travers la Tunisie.

Pour une bûche de 4 personnes aux saveurs de chocolat et de noisette, il faudra débourser 40DT, celle pistache/chocolat pour 8 personnes est proposée à 105DT et les entremets (chocolat/pistache de 10 à 12 parts) peuvent atteindre les 120DT!

La commerçante nous indiquent que malgré la cherté des prix, le carnet de commande est complet et impossible de faire un e commande de dernière minute. « Cette année nous vendons bien mieux que l’année dernière », nous dit-elle avouant qu’ils s’agit d’une clientèle plutôt aisée et habituée.

Si certains préfèrent la facilité en achetant en boutique, d’autres ont décidé de s’en remettre au fait-maison. Une tendance de plus en plus grandissante en Tunisie. C’est le cas de Khaoula, mère de trois enfants, qui s’est prise de passion pour la pâtisserie pendant le confinement et depuis elle n’a plus franchi la porte d’une pâtisserie. « D’abord c’est plus économique. un gâteau fait soi-même coute généralement deux fois moins cher qu’en boutique. Par ailleurs, nous avons beaucoup de magasins spécialisé à Tunis qui proposent tous les ustensiles nécessaires pour pâtisser. Et enfin, je sais exactement ce qu’il y a dedans. je n’utilise aucun colorant, ni additif, ni conservateur « , nous confie-t-elle.

Pour les fruits secs, les prix restent tout de même élevés. Dans une grande chaîne d’épicerie de la capitale, le kilo de pistache est à 71DT, les noisettes, à 37DT, les amandes à 35DT… Le meilleur rapport qualité prix demeure dans la cacahuète, longtemps boudées par les Tunisiens, qui est au prix de 12,5DT le kilo.

Et pour la technique, Kahoula conseille de s’en remettre aux bons vieux livres de recettes ou tout simplement à l’internet ou des milliers de vidéos tutoriels sont disponibles gratuitement.

Wissal Ayadi