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La STEG risque la faillite, du fait d’une situation financière étouffante

18-02-2019

La situation financière de la STEG est très difficile et nécessite la prise de mesures rapides, pour éviter le risque d’une cessation de paiement et les conséquences négatives que cela pourrait avoir sur la société", tel est le principal constat qui ressort du PV de la réunion du conseil d’administration de la STEG, tenue le 18 janvier 2019.

Ce PV dont une copie est parvenue à l'Agence TAP, est signé par le PDG de la STEG, Moncef Harrabi. Il mentionne les raisons de cette situation et les solutions proposées pour la surmonter et préserver cette entreprise publique créée en avril 1962 et qui emploie 12 388 agents et cadres.

Selon ce document, la détérioration de la situation financière de la STEG est en grande partie due à la non application de la décision de couvrir le déficit de son résultat net, ce qui a généré un déficit cumulé de 1 937 millions de dinars (MD). Cette situation est aggravée par la crise de liquidité, notamment en devises, ainsi que l’érosion des réserves de change.

Les créances de la STEG auprès de sa clientèle à fin novembre 2018, se sont élevées à 1461 MD, dont 700 MD auprès de l’Etat, les sociétés et les établissements publics.

Cette situation est aussi, expliquée par la chute des fonds propres de la société, de 1 537 MD en 2011, à 1 000 MD à fin juin 2018, ce qui a impacté négativement, les indicateurs financiers exigés par les banques dont la solvabilité et le niveau des fonds propres (le seuil minimum des fonds propres est fixé à 1 000 MD).

Le même document a fait état de la grande détérioration de la trésorerie de la STEG. Les prévisions de déficit de la trésorerie à fin décembre 2018, sont aux alentours de 1 980 MD, compte tenu de la subvention de 1 200 MD qui lui a été accordée au titre de l’année 2018.

Les prévisions tablent aussi, sur un déficit de trésorerie fortement aggravé en 2019 (porté à 4 514 millions de dinars). En effet, les revenus prévisionnels de 5 890 millions de dinars ne permettent pas de couvrir les dépenses de fonctionnement et d’investissement ainsi que le remboursement des crédits totalisant 9 441 millions de dinars.

Les impayés de la part des fournisseurs de gaz naturel locaux et étrangers, en dinar et en devises se sont aggravés pour atteindre 1 200 MD à fin 2018.

Contacté par l’agence TAP, le secrétaire général adjoint de la Fédération générale de l'électricité et du gaz (UGTT), Mongi Khélifa, a déploré l’aggravation sans précédent de la situation de la STEG, qu’il a qualifiée de critique, d’autant plus que la société a carrément "mangé son capital", estimé à 6 milliards de dinars.

Khalifa a, en outre, pointé le déficit accablant de la STEG qui s’endette pour payer les intérêts de ses crédits bancaires et non pas pour investir.

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