La Tunisie rejette l’offre financière de l’Union européenne, et dit n’accepter ni aumône, ni compassion

03-10-2023

Le président de la république, Kaïs Saïed, s’est entretenu hier, lundi 2 octobre à Carthage, avec le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Nabil Ammar.

La rencontre a porté sur la participation tunisienne aux travaux de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations-Unies, et les réunions tenues en marge, outre les résultats des visites du ministre à Moscou (Russie) et à Pretoria (Afrique du Sud), rapporte la présidence dans un communiqué.

Le président de la république a exprimé son « soulagement envers l’écho positif suscité par la Tunisie dans les forums internationaux, et dans plusieurs capitales au Sud, comme au Nord, du fait de ses nouvelles approches qui rompent avec ce qui avait cours par le passé ».

« Le monde connait, dans son ensemble, de grandes mutations ; la Tunisie est attachée aux principes de non-alignement, mais il faudrait qu’elle soit au rendez-vous avec ces mutations, et qu’elle soit un partenaire agissant, dont la voix est entendue et les positions constantes, en matière de conception d’une nouvelle histoire pour l’humanité », a souligné le président de la république.

Les relations entre la Tunisie et l’Union européenne, notamment la dernière offre présentée par le l’UE pour l’appui au budget et la lutte contre la migration irrégulière ont été abordées. « La Tunisie qui accepte la coopération, n’accepte pas ce qui s’apparente à une charité, ou une aumône, notre pays et notre peuple ne veulent pas de la compassion, et ne les acceptent pas s’ils sont, sans respect », a souligné le chef de l’Etat.

« Et partant, la Tunisie oppose une fin de non-recevoir à l’annonce faite les tous derniers jours par l’Union européenne, non parce que la somme est dérisoire, toutes les trésoreries du monde n’équivalent, chez notre peuple, un seul iota de sa souveraineté, mais parce qu’elle s’oppose au mémorandum d’entente signé à Tunis, ainsi qu’à l’esprit ayant prévalu lors de la conférence de Rome en juillet dernier, à l’initiative tuniso-italienne », a-t-il asséné.

Le chef de l’Etat a ajouté que la Tunisie ne ménage aucun effort et ne lésine pas sur les moyens en matière de démantèlement des réseaux criminels de traite des personnes et de trafic d’organes. D’autant plus que notre pays n’a jamais été à l’origine de la misère que vit la plupart des peuples africains, et a souffert, à son tour, de l’actuel ordre mondial.

« La Tunisie ne veut pas être de nouveau, ainsi que les pays d’où déferlent les vagues de migrants, la victime d’un ordre mondial où ne règne pas la Justice et où l’entité humaine n’est pas respectée », a-t-il conclu.

Gnetnews