Le personnel de l’INAI entame un mouvement de protestation face à la vacance de postes clés
Le personnel de l’Instance nationale d’accès à l’information (INAI) a lancé, ce mardi 26 novembre 2024, une série de mouvements de protestation pour dénoncer la situation précaire de l’Instance, marquée par plusieurs postes vacants depuis plusieurs années. Parmi les principaux postes non pourvus figurent ceux de président, de vice-président et des membres du conseil, ainsi que celui de secrétaire général. La vacance de ces postes, qui affecte le bon fonctionnement de l’Instance, a été particulièrement criante depuis 2020.
Imen Neji, rapporteuse de l’INAI, a indiqué que les protestataires exigent la régularisation de la situation des agents de l’Instance, la mise en place d’un statut et d’un organigramme clairs, ainsi que le remplacement des postes vacants, en particulier celui de président et des membres du conseil. Ils appellent également le président de la République et les autorités compétentes à soutenir l’Instance et à mettre fin à la politique des contrats précaires qui fragilise davantage son fonctionnement.
Selon Imen Neji, les protestataires ont pris l’initiative de contacter l’Assemblée des représentants du peuple, étant donné que la désignation des dirigeants de l’INAI relève de ses prérogatives, conformément à la loi organique n°22 de 2016 relative au droit d’accès à l’information. Elle a également rappelé que les revendications des agents et cadres de l’Instance s’inscrivent dans la lignée des appels du président de la République à rompre avec les pratiques de sous-traitance et d’emploi précaire.
Actuellement, l’INAI est gérée par une direction composée principalement de contractuels et d’agents en détachement, qui ne bénéficient pas des droits les plus élémentaires. La situation affecte gravement l’activité juridictionnelle de l’Instance, notamment le droit des citoyens à accéder à l’information, un droit fondamental garanti par la constitution. En effet, l’INAI joue un rôle crucial dans la lutte contre la corruption, en permettant la transparence au sein des institutions publiques.
Les protestataires, réunis près du Parlement, ont annoncé la poursuite de leur sit-in demain devant le siège de l’INAI, dans l’attente de réponses concrètes à leurs revendications. Ils ont souligné que tant que leurs demandes ne sont pas prises en compte, l’activité de l’Instance restera suspendue, empêchant ainsi l’exercice du droit d’accès à l’information.
Il est important de rappeler que la nomination des membres du conseil de l’INAI doit se faire sur la base de critères de compétence, d’indépendance et de neutralité. Ces membres sont élus par l’Assemblée des représentants du peuple pour un mandat de six ans non renouvelable, avec un renouvellement partiel tous les trois ans, conformément à la loi de 2016.
La crise au sein de l’INAI trouve ses racines dans la nomination du juge administratif Imed Hazgui à la tête du ministère de la Défense en 2020, suite à quoi il a quitté son poste de président de l’Instance. Depuis lors, plusieurs postes demeurent vacants, affectant gravement son fonctionnement.
Gnetnews