Les députés s’interrogent sur la manière dont le crédit de 2275 millions de dinars contracté en juillet a été dépensé ?

03-04-2020

Les députés ont appelé ce vendredi 03 avril, lors d’une séance plénière, des explications sur la manière dont le crédit obligataire contracté par l’ancien gouvernement de Youssef Chahed, d’un montant de 700 millions euros, (2275 millions de dinars) a été dépensé. Les élus avaient à entériner un projet de loi autour d’un crédit  contracté par la BCT sur le marché financier mondial, au profit de l’Etat tunisien en juillet 2019. Selon l’exposé de motifs, les fonds de ce crédit ont été alloués à la consolidation du budget de l’Etat, notamment aux volets salaires et caisse de compensation.

La députée Amel Ouartani a appelé à se garder de « toute diabolisation des capitaux et des hommes d’affaires », prônant une complémentarité entre les secteurs public et privé. Elle a demandé des explications sur la manière dont ce crédit a été dépensé.

Sa collègue Samira Saihi a déploré que les crédits contractés par la Tunisie sont très chers et assortis de grands risques. « Il est désormais quasi-impossible pour la Tunisie de sortir sur le marché mondial », a-t-elle souligné, citant l’exemple du Maroc qui a contracté un crédit d’un milliard d’euro moyennant un taux d’intérêt 1,5 %.

Le député Yassine Ayari a déploré que l’exonération des transferts des Tunisiens de l’étranger n’ait pas été appliquée comme le prévoit la loi de finances. Il s’est interrogé sur « les gains que va tirer la Tunisie de l’effondrement des cours de pétrole ». Il a demandé, par ailleurs, si les prévisions du taux de croissance de 1 %, présentées antérieurement par le chef du gouvernement, sont maintenues.

Le député Oussama Khelifi s’est interrogé sur l’état des finances publiques avec les fonds accordés dernièrement à la Tunisie par les institutions financières internationales et autres bailleurs de fonds, FMI, banque mondiale, Union européenne, etc.

Yamina Zoghlami a prôné la levée du confinement après le 19 avril et « le retour à une vie normale tout en prenant nos précautions, étant donné que l’Etat ne peut faire face à de telles dépenses, et que les gens, notamment les catégories démunies, ont un besoin vital de travailler ». Elle a appelé à une distribution judicieuse des aides.

Le député Seifeddine Makhlouf s’est étonné que le gouvernement précédent contracte un crédit d’une somme aussi importante en juillet à l’approche de la campagne électorale et qu’il consente à le rembourser en une seule fois, après sept ans. « Comment l’Etat doit pouvoir rembourser 2275 millions de dinars, en une seule fois, en juillet 2026 », s’est-il interrogé.

Gnetnews