Les professionnels du bâtiment s’alarment, même le premier logement est frappé par la mévente (vidéo)

04-10-2019

La Fédération nationale du bâtiment a tiré la sonnette d’alarme sur la crise qui sévit dans le secteur. L’un des piliers de l’activité économique, et générant une richesse de mille millions/ an, le bâtiment se heurte à de grosses difficultés.
Signe du malaise, la mévente qui touche le secteur, notamment celui du « premier logement ». Seul mille logements ont été vendus depuis le début du programme (31 janvier 2017) dans lequel l’Etat a investi 200 millions de dinars.

Lors d’une conférence de presse tenue, ce vendredi 04 octobre 2019, par cette fédération relevant de l’UTICA, le président de la chambre des promoteurs immobiliers, Fehmi Chaaban, a révélé sur les 1000 logements vendus depuis le début du programme, le revenu pour l’Etat s’élève à seulement 30 millions de dinars.

Chaabane a déploré les mesures mises en œuvre par la loi de finances de l’année 2019, comme l’augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), ainsi que du droit de consommation sur le marbre et la céramique à 25%.

  « Actuellement, le taux moyen mensuel du marché monétaire (TMM) est de 7.9%, la banque y rajoute, en moyenne, 4% de taux d’intérêt, il en résulte un taux d’intérêt variant entre 14% et 15% pour l’achat d’un appartement, ce qui est trop cher pour un Tunisien moyen ».

Fehmi Chaabane a rappelé qu’en juin 2019, les membres de la chambre des promoteurs immobiliers, ont proposé aux représentants de la banque centrale et différentes banques, de baisser le taux directeur et le taux d’intérêt des banques, pour avoir enfin un taux d’intérêt final de 7 % de taux d’intérêt pour les crédits bancaires de logement et le rendre accessible. La réponse était négative…

« Avec ces inconvénients, le promoteur immobilier tout comme le citoyen, ne peuvent plus accéder à des crédits pour investir dans l’achat ou la construction d’un logement », a-t-il dit.

La chambre propose, par ailleurs, de prolonger la période de paiement de 15 ans à 25 ans ou plus, notamment pour les jeunes, de manière à augmenter leur capacité de remboursement, a-t-il dit. Mais, les banques refusent cette proposition sous prétexte que le taux d’intérêt devient fixe à partir de la quinzième année du remboursement du crédit, ce qui n’est pas rentable pour les banques ».

La fédération réclame une TVA de 7 % sur le logement, au lieu de 13 %, et rejette son augmentation à 19% à la fin de 2021.
 
Zouheir Essid, directeur général d’Essid céramique, a confié à Gnetnews que le coût élevé des appartements, provient de la hausse du prix de l’énergie surtout l’électricité et le gaz, dont le prix a augmenté de plus de 100% en moins d’un an, de 2018 à 2019.

La subvention de l’Etat pour les énergies est devenue presque nulle pourtant, elle représente 32% du coût de construction d’un appartement, et les produits rouges comme les briques et les plâtrières représentent jusqu’à 70% du budget total d’un logement.

« Toutes ces dépenses se répercutent bien évidemment sur le cout du logement, à côté de l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat des Tunisiens ».

Emna Bhira