Les femmes démocrates se rassemblent à Tunis en solidarité avec le Liban

07-08-2020

Une cinquantaine de personnes ont répondu, ce jeudi soir, à l’appel de l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD) pour un rassemblement en solidarité avec le peuple libanais. Cet évènement s’est tenu devant le Théâtre Municipal de Tunis.

Les Tunisiens n’ont pas hésité a rejoindre le rassemblement en entonnant des chants et des slogans révolutionnaires libanais.

En signe de solidarité, les manifestants ont fait flotter dans l’air les drapeaux tunisiens et libanais côte à côte et des bougies ont été allumées.

Pour Yosra Frawes, Présidente de l’ATFD, il était important d’être aux côtés du peuple libanais. «Ce drame montre bien que le Liban doit faire face à une démocratie fantoche. Cela montre aussi la négligence des politiques envers leur peuple et qu’ils ne sont pas prêts à céder leur place, leur privilège et leur richesse pour assumer leur devoir devant leur peuple », explique-t-elle.

Yosra Frawes a également rappelé la longue vague de protestation qu’a connu le Liban il y a quelques mois contre la corruption et l’inaction du gouvernement face à la crise économique.

Elle ajoute que la solidarité entre les peuples permet de donner plus de courage aux Libanais pour ne pas céder devant leurs dirigeants. « Il faut tirer les leçons pour exiger une démocratie basée sur la redevabilité ».

Présente lors de cette manifestation, Nabila Hamza, militante et activiste de la société civile, a exprimé sa colère quant à ce drame sans précédent au Liban. « Il s’agit du résultat d’une décennie de corruption, de clans communautaires qui s’affrontent, d’intérêts privés et d’une négligence envers les libanais ». Elle ajoute que la Tunisie se doit d’être à leurs côtés car, dit-elle, « leur problèmes sont aussi nos problèmes et le problème de tous les pays arabes qui vivent sous le coup du néo-libéralisme et sous le joug de l’argent et des intérêts privés ».

Yosra Frawes, elle aussi n’hésite pas a faire le parallèle avec la crise politique que connaît la Tunisie ces derniers mois. « Nous pouvons facilement faire le syllogisme entre ce qui se passe à Beyrouth et à Tunis. En Tunisie, en plus de la pandémie de la corruption, nous vivons une pandémie de la négligence de nos politiques. Nous devons donc rester vigilants », souligne-t-elle.

Pour rappel, mardi 4 août, aux alentours de 18 h 10 heure de Beyrouth, capitale du Liban, une gigantesque explosion a retenti au centre-ville. Quelques minutes plus tard, une seconde explosion toute aussi puissante a secoué la plus grande ville du pays. 

Selon un bilan provisoire, 137 personnes sont décédées et 5 000 blessés ont été recensés.

D’après les informations révélées par les autorités militaires libanaises, les deux explosions ont pour origine des stocks de nitrate d’ammonium qui étaient entreposés dans des entrepôts sur le port de Beyrouth. Des produits qui étaient stockés « sans mesures de précaution », ont indiqué les autorités libanaises.

Retrouvez dans la vidéo ci-dessus, les images du rassemblement.

Wissal Ayadi