Les Tunisiens approuvent le boycott par Kaïs Saied de la conférence de Berlin !

15-01-2020

La Tunisie a choisi de ne pas participer à la conférence de Berlin sur la Libye. Invitées à la dernière minute à ce rendez-vous international annoncé de longue date, les autorités tunisiennes ont décliné l’invitation de la chancelière d’Angela Merkel.

Dès lors qu’elle était exprimée dans un communiqué officiel du ministère des Affaires étrangères samedi dernier, la décision tunisienne a divisé les Tunisiens.

Nombreux sont ceux qui l’ont approuvée, y percevant  une manière de sauver l’honneur du pays et d’effacer l’opprobre subi par son président et sa diplomatie.

A leurs yeux, c’est l’exclusion qui fait l’ombre à cette invitation tardive, dépêchée à la Tunisie à peine 24 heures avant le début des travaux. Contrairement au traitement réservé par l’Allemagne au autres pays, y compris deux du voisinage libyen, l’Algérie et l’Egypte ayant figuré, d’emblée sur la liste initiale des participants.

D’autres ont exprimé une position totalement aux antipodes, et voient dans le boycott de la conférence par la Tunisie, une décision irréfléchie et irresponsable, qu’elle aura à en payer les conséquences.

Selon leur analyse, la politique de la chaise vide ne mène nulle part et est contre-productive. A travers sa décision, la Tunisie a raté l’occasion d’exprimer sa position, de défendre ses intérêts, et de solliciter l’assistance internationale, d’autant qu’elle est la plus touchée par les conséquences de ce conflit en termes d’afflux des réfugiés, et d’infiltration des migrants clandestins et des terroristes.

Gnetnews a donné la parole aux Tunisiens croisés à l’avenue Habib Bourguiba qui, soutiennent, en majorité, la position officielle, et lui trouvent des justifications. 

« La décision de Kaïs Saied est la bonne »! C’est ce qu’ils nous ont tous répondu. Un homme a justifie l’absecnce de la Tunisie par le fait « que les puissances n’ont aucun intérêt économique en Tunisie. Ni pétrole, ni gaz ».

Un autre nous explique que la décision d’écarter la Tunisie est due à la visite de Rached Ghannouchi en Turquie, quelques jours avant la Conférence de Berlin. 

En ce qui concerne les répercussions sur la Tunisie d’une non-résolution du conflit libyen, les Tunisiens sont tous d’accord pour dire qu’il y a un risque de migration qui peut nuire à la situation économique du pays. « Les Libyens vont venir en masses et le coût de la vie va augmenter comme c’était le cas en 2011 », nous explique un des passants interrogé. 

Un autre préconise même la fermeture de la frontière avec la Libye et l’instauration d’un visa d’entrée vers la Tunisie pour les Libyens.

Reportage réalisé par Emna Bhira et Wissal Ayadi

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bobo

Les absents ont toujours tort