Macron juge « inacceptable » l’espionnage des Etats-Unis de ses alliés européens

01-06-2021

AFP L’espionnage américain sur ses alliés ne s’est pas arrêté après les révélations d’Edward Snowden sur les activités de son agence de renseignement phare, la NSA. Le chef de l’Etat Emmanuel Macron et la dirigeante Allemande Angela Merkel ont appelé lundi les Etats-Unis et le Danemark – visiblement impliqué à son insu – à s’expliquer sur les allégations d’espionnage de certains responsables, dont la chancelière allemande.

« Si l’information est juste (…) ce n’est pas acceptable entre alliés » et « encore moins entre alliés et partenaires européens », a réagi à l’issue d’un conseil des ministres franco-allemand le président français, dont la chancelière allemande a aussitôt approuvé les propos. « Je suis attaché aux liens de confiance qui unissent Européens et Américains » et « il n’y a pas de place entre nous pour le soupçon », a-t-il ajouté. « C’est pourquoi ce que nous attendons, c’est la clarté complète. Nous avons demandé à ce que nos partenaires danois et américains apportent toutes les informations sur ces révélations et sur ces faits passés et nous sommes en attente de ces réponses ».

« Je ne peux que m’associer aux propos d’Emmanuel Macron », a répondu Angela Merkel. « J’ai été rassurée par le fait que le gouvernement danois, dont la ministre de la Défense, a également fait savoir très clairement ce qu’il pense de ces choses (…) C’est une bonne base non seulement pour clarifier les faits mais aussi pour établir des relations de confiance », a-t-elle ajouté.

Selon une enquête de la télévision publique danoise Danmarks Radio (DR) diffusée dimanche soir avec plusieurs autres médias européens, Washington s’est servi au moins jusqu’en 2014 du réseau de câbles sous-marins danois pour écouter des personnalités de quatre pays (Allemagne, Suède, Norvège, France). Ces révélations reposent sur un rapport confidentiel du renseignement militaire danois (FE).

D’après ses recherches, la NSA a pu accéder aux SMS, aux appels téléphoniques et au trafic internet, y compris les recherches, les chats et les services de messagerie. L’espionnage de la NSA a été rapporté dans un rapport interne de FE portant le nom de code « Operation Dunhammer » et présenté à la direction de FE en mai 2015, toujours selon DR.

L’espionnage de responsables européens par les services américains aidés par le Danemark serait « extrêmement grave » s’il était avéré, a également estimé lundi le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, au lendemain des révélations par des médias européens. « On n’est pas dans un monde de Bisounours, donc ce genre de comportement, malheureusement, peut arriver, on va le vérifier », a-t-il déclaré.