Maintenance des routes : 11 MD pour permettre aux jeunes promoteurs d’accéder aux marchés publics

21-08-2019

Mettre le pied à l’étrier des jeunes diplômés et les accompagner dans la création de leurs petites entreprises, tel est le but du programme des jeunes promoteurs dans le domaine de la maintenance et de la réfection des routes, lancé il y a trois ans.

Le programme en est à sa troisième phase, concrétisée hier mardi 20 août, par la signature d’une convention entre le ministère de l’équipement et le ministère de de la formation professionnelle et de l’emploi en vue d’améliorer l’employabilité des jeunes diplômés, à travers l’incitation à l’initiative privée, et le développement social et économique.

La nouvelle génération des promoteurs n’est qu’un prolongement des deux précédentes, qui ont connu des réussites et des échecs. Comme en témoigne une jeune bénéficiaire qui espère faire partie de cette nouvelle génération pour pouvoir travailler sur de nouveaux projets et surtout rembourser son crédit bancaire.

Pour la petite histoire, le programme a été lancé en 2016. La première génération a vu la création de 92 petites entreprises, et la deuxième 112 entreprises. Les promoteurs en herbe se sont vus confiés des projets d’entretien, et d’aménagement de route, histoire de les aider à faire les premiers pas dans un milieu dominé par les puissantes entreprises BTP.

Retard de financement des promoteurs
Cette main tendue n’a pas été néanmoins dénuée de difficultés, liées notamment à des déficiences en matière d’accompagnement. Les jeunes promoteurs étaient, de l’aveu des présents, peu ou pas informés sur les différents aspects des projets qui leur ont été confiés : on ne savait rien sur la valeur du marché, la nature de la machinerie qu’on va utiliser dans les travaux, déplore une jeune bénéficiaire.

Le ministre de l’Equipement, Noureddine Selmi, ne nie pas les difficultés. Il a parlé du retard de financement des promoteurs, qui s’est répercuté sur le remboursement des crédits de la banque tunisienne de solidarité (BTS).

Le manque d’innovation a été, également, un frein pour ces jeunes de percer, selon ses dires. L’innovation est un critère essentiel « pour apporter une valeur ajoutée quant à l’accès aux marchés des entreprises publiques comme la STEG, SONED et des municipalités ».

Pour en venir à bout, le budget alloué à ces microentreprises est passé de 150 à 200 mille dinars, afin de leur permettre de financer toutes les composantes du projet, de la formation technique jusqu’à l’exécution, a-t-il dit.

Au total, un budget de 11 millions de dinars a été alloué au projet de la nouvelle génération, pour accompagner 200 petites entreprises.

L’encadrement porte essentiellement sur la maintenance et la réfection d’infrastructure routière, a fait savoir la ministre de l’Emploi, Saida Lounissi.

Lounissi le reconnaît : « Il est difficile de constituer un dossier pour le présenter aux entreprises publiques afin de décrocher un marché ou un appel d’offre. Il l’est tout autant de justifier sa candidature à côté des grands noms des entreprises BTP ».

L’objectif est donc, selon elle, d’aider ces jeunes promoteurs à se frayer un chemin dans ce domaine, et de leur faciliter l’accès aux marchés publics à travers un accompagnement proposé par l’agence nationale pour l’emploi, qui n’est pas seulement, a-t-elle précisé, une agence de distribution des subventions.

La ministre de l’emploi a, par ailleurs, évoqué la mise en place de 8 nouvelles conventions avec 40 municipalités, pour permettre à ces jeunes de s’engager sur des projets plus diversifiés, liés à l’environnement, à la promotion culturelle, etc.

Emna Bhira