Msilini minimise l’appel à un sit-in départ 2 et exclut que les manifestations puissent faire tomber le gouvernement

27-05-2020

Le ministre du Commerce, et membre-dirigeant du mouvement du peuple, Mohamed Msilini, a estimé que les manifestations, les incendies et certains actes de violence, enregistrés dernièrement dans plusieurs régions du pays, ne peuvent mener à la chute de l’actuel gouvernement de coalition, d’Elyes Fakhfakh.

Dans un entretien avec el-sharq al-awsat, le ministre a considéré le gouvernement comme celui de « la dernière chance pour améliorer le climat de l’investissement et du partenariat avec l’Europe, les pays arabes et maghrébins, et sauver le pays des difficultés socioéconomiques qui s’accumulent pendant plus de dix ans ».

Msilini a minimisé la portée de certaines campagnes appelant à l’organisation d’un sit-in du départ 2, devant les sièges du parlement et du gouvernement, à l’instar de ce qui s’est passé en 2013, en protestation contre la hausse du chômage et de la pauvreté.

Il a exclu que « les parties politiques qui mobilisent l’armée de facebook, et déclenchent des campagnes médiatiques contre le gouvernement et le parlement, puissent réussir à les faire tomber à travers les manifestations et les sit-in. »

Au sujet de la concomitance des mouvements de contestation avec l’appel de certains partis d’opposition à changer la formation du gouvernement, et à en élargir la ceinture partisane et politique, Msilini, membre du bloc démocratique au parlement, a reconnu l’existence d’une « rivalité contre-nature entre la majorité gouvernementale et la majorité parlementaire ».

La première repose sur Ennahdha, le bloc démocratique et les indépendants, et la deuxième sur Ennahdha, Qalb Tounes et la coalition de la dignité.

Le ministre admet, par ailleurs, « le manque d’harmonie » entre les membres du gouvernement autour de certaines affaires intérieures et extérieures, dont le dossier libyen. « Ce différent s’est aggravé après l’appel du mouvement Ennahdha à former un gouvernement d’union nationale ouvert sur l’opposition, particulièrement Qalb Tounes, alors que la majorité gouvernementale et le bloc démocratique s’y opposent », a-t-il dit.

Msilini a appelé toutes les parties « à se consacrer au travail et à la construction pour sortir de la crise politique dans laquelle la Tunisie s’est enlisée, et à traduire dans les faits les plans de réforme économique ayant présidé à la formation du gouvernement ».

« Le gouvernement Fakhfakh a réalisé une réussite record dans sa bataille contre l’épidémie du Coronavirus, de l’aveu de tous sur le double-plan national et international et est capable de réaliser des projets ambitieux, et des réformes au profit du pays et de la jeunesse et pour 800 mille chômeurs, et plus d’un million de citoyen vivant dans la pauvreté », a-t-il ajouté.

Le ministre a néanmoins supposé que les difficultés économiques, sociales et politiques s’aggravent, sur fond de poursuite des tiraillements politiques, lesquelles peuvent, à ses yeux, bloquer le gouvernement, mais ne conduiront pas à le faire tomber.

Gnetnews