PLF 2025: Le gouvernement envisage un emprunt exceptionnel auprès de la Banque centrale

02-12-2024

Lors d’une séance plénière tenue ce lundi, la ministre des Finances, Sihem Boughdiri, a présenté une proposition visant à intégrer un article au projet de loi de finances 2025, permettant à l’État de recourir à un emprunt exceptionnel auprès de la Banque centrale de Tunisie (BCT). Cette mesure, adoptée dans des contextes similaires en 2020 et 2024, a pour objectif de garantir le financement des engagements financiers de l’État pour l’année prochaine.

« Une démarche législative encadrée »

La ministre a expliqué que cette initiative nécessitait une autorisation législative spécifique. L’article proposé habiliterait la BCT à octroyer au Trésor public des facilités de financement à hauteur de 7 milliards de dinars, sans intérêts. Le remboursement serait étalé sur 15 ans, incluant une période de grâce de trois ans.

Un accord, précisant les modalités de retrait et de remboursement, serait signé entre la ministre des Finances et le gouverneur de la Banque centrale, en conformité avec l’article 25 de la loi n° 35 de 2016 régissant le statut de la BCT.

Un besoin pressant face à une crise économique persistante

Sihem Boughdiri a rappelé que, malgré les efforts du gouvernement pour mobiliser des ressources sur le marché local, ces dernières restent insuffisantes pour répondre aux besoins du budget 2025, estimé à 28 milliards de dinars.

Outre les dépenses courantes telles que les salaires, les subventions, les investissements et le service de la dette, l’État devra honorer un remboursement de 24,69 milliards de dinars au titre de la dette publique en 2025. Ce montant inclut une échéance importante prévue pour le 30 janvier 2025 : 1 milliard de dollars pour le principal et 29 millions de dollars pour les intérêts d’un prêt obligataire émis en 2015, soit un total équivalent à 3,246 milliards de dinars.

Un projet soumis à débat parlementaire

Face à l’urgence, la proposition a été suspendue à la demande du président de l’Assemblée, le temps qu’elle soit formulée par écrit et soumise aux députés avant le vote.

Cette démarche, si elle est adoptée, pourrait permettre à la Tunisie de surmonter une partie des défis économiques auxquels elle est confrontée, tout en soulevant des débats sur la gestion de la dette publique et les solutions de financement à long terme.

Gnetnews