Présidentielle 2019 : Les candidats entrent dans le vif du sujet et déclinent propositions et promesses

02-09-2019

Les candidats à la présidentielle tentent, à compter de ce lundi 02 septembre jusqu’à vendredi 13 septembre, à convaincre les Tunisiens de la justesse de leurs programmes, et du bien-fondé de leurs choix et orientations. Ils ont, en majorité, ouvert leur campagne la nuit à minuit avec le rituel du collage des affiches. Nombreux sont ceux qui sont d’emblée entrés dans le vif du sujet en publiant leur manifeste ou leur programme électoral, en postant des vidéos, ou en tenant leur premier meeting de campagne. Gnetnews s’arrête à partir d’aujourd’hui aux principales propositions des prétendants à la fonction présidentielle, et commence par un contingent de sept candidats…

Un nouveau deal avec l’Europe au sujet de la jeunesse
Youssef Chahed, candidat de Tahya Tounes, a dévoilé les grands axes de son programme, qui repose sur le « pragmatisme, et est en mesure de changer la Tunisie ».

Lors d’un meeting à Tunis, le candidat s’est engagé « à consolider l’appareil sécuritaire, et à œuvrer à promouvoir une diplomatie orientée vers la neutralité positive, tout en faisant de la diplomatie économique une priorité pour attirer l’investissement et conquérir de nouveaux marchés ».

Le prétendant à la fonction présidentielle s’est engagé que sa famille ne s’immisce pas dans les affaires de l’Etat, a promis « de renforcer le rôle de la femme à travers l’instauration de l’égalité des salaires, de la parité »…

Au sujet de la jeunesse, il a considéré que « la fuite des cerveaux et l’émigration clandestine ne peuvent être dissociés et forment le même sujet ». Il a promis de conclure « un nouveau deal avec l’Europe à ce sujet suivant une démarche concertée, et d’étendre la convention conclue entre la Tunisie et la France en 2008 à d’autres pays européens ».

Il a préconisé un « nouveau mode de gouvernance », coupant avec l’image d’un président de la république retranché à Carthage. Il a promis « d’être proche de gens, d’écouter leurs problèmes, et d’y trouver des solutions, en se faisant aider par les idées et les suggestions de l’ITES (Institut des études stratégiques) ».

Le prétendant à un quinquennat présidentiel a promis d’amender toutes les lois qui bloquent l’initiative et la liberté d’entreprendre et de supprimer les autorisations, en faisant en sorte que « la liberté soit la règle, et l’interdiction l’exception ».

Renforcer nos représentations diplomatiques en Afrique
Abdelfattah Mourou, candidat d’Ennahda à la présidentielle anticipée, s’engage dans son manifeste électoral « à parrainer le consensus en vue de l’instauration de la Cour constitutionnelle, et les autres instances constitutionnelles dans les délais les plus proches ».

Il promet une stratégie pour promouvoir la diplomatie économique et renforcer la présence de nos représentations diplomatiques, notamment dans les capitales africaines.

Il s’engage en faveur de « la création d’une quatrième armée dans le domaine de la défense cybernétique, et de la mise en place une stratégie en vue de renforcer la sécurité nationale dans sa dimension globale, dont la sécurité hydrique, alimentaire, énergétique, et environnementale ».

Il promet d’œuvrer à renforcer l’Union du Maghreb arabe, à travers la consolidation des relations bilatérales entre ses composantes, l’échange des expériences, et la libre circulation des biens et des personnes. Il s’engage à assurer la parité au sein du cabinet présidentiel.

« Un président indépendant des lobbies »
Mohamed Abbou, candidat du courant démocrate, son slogan de campagne est « un Etat fort et juste ». Il promet d’être indépendant des lobbies. « Personne ne nous fait peur et personne n’a de l’influence sur nous », dit-il dans une déclaration médiatique, fustigeant « la proximité de certains candidats avec les hommes d’affaires et les milieux influents ».

Il promet de ne nommer personne de sa famille au sein de son cabinet présidentiel, ou à des postes relevant de ses prérogatives.

Le candidat s’engage « à en finir avec le laxisme et le chaos, et promet un Etat qui applique la loi : lorsque les décisions sont prises, elles seront appliquées ». Sous sa présidence, « les droits de l’homme ne seront pas violés et les Tunisiens dans leur diversité, vivraient en liberté, et dans la dignité », assure-t-il.

Le prétendant à la fonction présidentielle s’engage « à être équitable envers les fonctionnaires de son cabinet, et à en récompenser le mérite ».

Une conférence sur le climat
Moncef Marzouki, candidat d’al-Harak, lance sa campagne sous le slogan « la Tunisie nous rassemble ».

Il propose un programme garantissant à la Tunisie « les droits fondamentaux, la démocratie, la décentralisation, et la lutte contre la corruption »etc.

Son programme repose sur deux principaux axes, a-t-il révélé dans une déclaration médiatique.

« Le premier est immédiat et consiste à arrêter l’hémorragie de la corruption et à en extirper les racines, à lutter contre l’évasion fiscale…et à dégager ainsi des fonds à injecter dans l’économie afin de mener les réformes et actions urgentes dans les secteurs de la santé, l’éducation, le transport », etc.

« Le deuxième concerne l’avenir, et a trait à la tenue d’une conférence nationale sur le climat. La Tunisie sera pionnière à poser la problématique du changement climatique dans sa région, et à la régler d’une manière radicale ».

Mettre la jeunesse au cœur des décisions politiques
Pour Mehdi Jomaâ, candidat d’al-Badil, « il n’est pas possible d’instaurer un projet pragmatique et sérieux, sans tenir compte des dimensions géopolitiques, qui influencent la Tunisie et la région ».

Il préconise « la promotion d’une diplomatie économique fondée sur la relance des réformes économiques et sociales du pays ».

Le candidat s’engage « à mettre les jeunes au cœur des décisions politiques, à intégrer de nouvelles idées découlant des besoins et préoccupations des jeunes ».

Garantir l’unité nationale dans la diversité
Hamadi Jebali promet « une présidence au service du citoyen, en vue de consacrer le processus démocratique et d’amorcer le processus de développement ».

Le candidat indépendant s’engage dans son programme électoral, « à respecter et à appliquer la constitution, et à faire avancer l’installation des instances constitutionnelles ; à garantir l’unité nationale dans la diversité, à assurer une complémentarité des institutions de l’Etat et à promouvoir une démocratie locale, à instaurer la justice sociale et la dignité, à renforcer la sécurité nationale intégrale, à lutter contre la corruption sous toutes ses formes ; à garantir l’autonomisation de la femme et des jeunes, à encourager l’initiative , à impliquer les compétences tunisienne et à soutenir les Tunisiens à l’étranger, et à promouvoir des relations extérieurs fondées sur la sécurité nationale, le développement durable et l’ouverture sur le monde »

Gracier les consommateurs de cannabis
Mongi Rahoui candidat du Front populaire place son programme sous le signe de « l’audace, la volonté, la clarté de la vision », et s’engage à réformer la Tunisie. Il promet « une amnistie générale pour les consommateurs de cannabis (zatla) », et considère que « les Tunisiens ont aujourd’hui le choix de voter pour eux-mêmes ».

La Rédaction