Présidentielle : ATIDE dévoile les bureaux, touchés par les infractions électorales

19-09-2019

L’association tunisienne pour l’intégrité et la démocratie des élections (ATIDE), a annoncé ce jeudi 19 septembre, lors d’une conférence de presse, son rapport préliminaire sur les infractions, commises lors du 1er tour de l’élection présidentielle de dimanche dernier.

ATIDE a déployé 500 observateurs pour ce scrutin, formés et accrédités dans 23 circonscriptions électorales en Tunisie, ainsi que dans les circonscriptions de l’étranger en Allemagne, France, Belgique, Canada, Allemagne, Etats Unis d’Amérique, Suisse, Cote d’Ivoire et au Qatar.  

 Selon ses dires, les observateurs ont relevé des dépassements graves, comme le non-respect de la neutralité des lieux de culte, où la propagation des discours incitant à la haine et d’autres « takfiristes ».

« Ces infractions ont été relevées dans deux mosquées à Metouia dans la circonscription de Gabes. Le coordinateur régional d’ATIDE déposera à ce sujet une plainte officielle à l’instance régionale indépendante pour les élections (IRIE) ».

Quant aux tentatives d’influence des électeurs, il a été noté une présence importante des représentants des candidats aux alentours des centres de vote, Baghdadi et la Kasbah (sfax 2), centre 18 janvier à la Hrairia et cité Ennajeh à Mellassine (Tunis 1), centre Ibn Khaldoun (Tunis 2), centre Ghandi à Tinja (Bizerte), centre Nour (Jendouba), et centre Nour Mnihla…

Une autre présence a été repérée, d’un député de l’assemblée des représentants du peuple en compagnie des électeurs qui influençaient d’autres votants au centre Omar Ben Slimane à Gafsa. Cet incident a fini par entrainer le chaos sur les lieux, ce qui a conduit à l’intervention de la police.

Maater a parlé aussi des activités et meetings menés par les partis, dans les mêmes lieux simultanément, chose déconseillée par l’ISIE pour des raisons de sécurité. C’était le cas de 4 candidats qui ont posé leurs tentes pour la clôture de la campagne à l’avenue Habib Bourguiba, au centre-ville.

D’autre part, l’ISIE a octroyé aussi la permission à plusieurs candidats pour tenir leurs évènements dans le même lieu, ce qui a entrainé chaos et violence. Soit 4 manifestations repérées pour 4 candidats différents à la Manouba, en plus de 2 évènements simultanés à Siliana et Sfax.

« L’exploitation des enfants pour la distribution des prospectus ou pour danser sur les tribunes et animer les meetings, était parmi les infractions les plus graves repérées par nos observateurs, a souligné Leila Chraibi, membre d’ATIDE. »

D’autres dépassements relatifs aux affichages sont relevés. « Les municipalités devaient enlever toutes les affiches et manifestes collés aux murs, le samedi 12 septembre, qui coïncide avec le silence électoral ».

Les observateurs d’ATIDE ont remarqué également des tentatives de financement des électeurs dans certains bureaux de vote. « Lorsqu’ils ont voulu investiguer sur ce sujet, nos membres ont été agressés et ont fait l’objet de menaces, ce qui nous a privé de relever les preuves », a déploré le président de l’association.

A ce sujet, il a appelé l’ISIE à améliorer les conditions d’observation en renforçant son pouvoir en matière de suivi et d’action, pour limiter les infractions, surtout concernant le processus de compilation des voix.

D’autres dépassements ont été enregistrés liés à la violation du secret de vote, l’existence de doublons dans les registres électoraux surtout à l’étranger, la privation de certaines personnes âgées ou ayant un handicap de leur droit de vote…

Maater a indiqué que les infractions relevées ne doivent pas se reproduire durant la campagne pour les législatives, sinon elles seront susceptibles d’impacter les résultats des élections.

Emna Bhira