Procès du 11 avril à distance : Le Réseau tunisien pour les droits et libertés dénonce une « farce judiciaire »

À la veille de l’audience prévue ce vendredi 11 avril dans le cadre de l’affaire dite du « complot contre la sûreté de l’État », le Réseau tunisien pour les droits et libertés monte au créneau pour dénoncer ce qu’il qualifie de « dérive autoritaire » et de « simulacre de justice ».
Dans un communiqué publié ce jeudi, l’organisation exprime son « rejet catégorique » de la tenue du procès à distance, une décision prise par le tribunal de première instance de Tunis. Le Réseau fustige un processus judiciaire qui empêche les accusés de comparaître physiquement, les prive de contact direct avec leurs avocats, et interdit l’accès des familles et de la presse à la salle d’audience. Une configuration qualifiée de « violation flagrante des droits de la défense » et d’ « atteinte à la transparence des débats ».
Pour l’organisation, cette audience organisée derrière des écrans et sous haute sécurité est le symptôme d’une justice « instrumentalisée au service du pouvoir exécutif », vidée de toute impartialité. Le Réseau évoque une « parodie de procès », où les standards internationaux sont bafoués et où le droit à un procès équitable est réduit à néant.
Allant plus loin, le communiqué dénonce une stratégie de « vengeance politique » orchestrée à travers des procès à connotation clairement politique, visant à faire taire l’opposition et à entériner une « ère de répression systématique ».
Le Réseau tunisien pour les droits et libertés appelle à l’annulation immédiate de cette procédure à distance et exige la présence physique des accusés à leur procès, dans des conditions garantissant l’équité, la publicité des audiences et le respect des droits fondamentaux.
Il met également en garde contre les conséquences sanitaires graves d’une éventuelle grève de la faim des détenus, déjà évoquée par certaines parties, et tient le pouvoir en place pour responsable de tout préjudice sur la santé ou la vie des prisonniers.
Enfin, l’organisation appelle les forces démocratiques et la société civile à s’unir pour faire barrage à ce qu’elle considère comme un « retour à l’arbitraire » et une « mise à mort de l’État de droit ». Le combat pour une justice indépendante, conclut-elle, reste un pilier essentiel pour préserver les acquis de la révolution tunisienne.
Gnetnews