Retour volontaire de 7 250 migrants subsahariens : La Tunisie renforce ses efforts face à la migration irrégulière

23-01-2025

La Tunisie a facilité, en 2024, le retour volontaire de 7 250 migrants irréguliers subsahariens vers leur pays d’origine, en collaboration avec l’Organisation internationale de la migration (OIM), ainsi que les pays voisins, l’Algérie et la Libye. Cette initiative s’inscrit dans un cadre de coopération régionale visant à atténuer les flux migratoires irréguliers.

Lors d’une journée d’étude organisée par le parlement tunisien sur le thème de la migration irrégulière, le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, Mohamed Ben Ayed, a souligné que l’instabilité politique, la pauvreté et les conflits sont des facteurs déterminants dans les mouvements migratoires. Il a précisé que les pays vulnérables à ces crises sont souvent les plus exposés aux réseaux criminels, notamment ceux liés à la traite des humains.

Lutte contre les réseaux criminels et défis sécuritaires

Selon Interpol, les flux financiers générés par ces réseaux de traite des humains sont estimés à 4 milliards de dollars par an. Le secrétaire d’Etat a affirmé que l’augmentation continue des migrants irréguliers en Tunisie exerce une pression accrue sur les efforts nationaux, particulièrement en matière de sécurité.

Mohamed Ben Ayed a également remis en question l’efficacité de l’approche exclusivement sécuritaire face à la migration irrégulière. Selon lui, cette méthode a souvent transformé les pays de transit en zones de rassemblement pour ces migrants, accentuant ainsi la complexité de la situation.

Position de la Tunisie : Un pays de transit, mais pas d’accueil

Le secrétaire d’Etat a rappelé la position constante de la Tunisie sur cette question : refuser d’être un pays de transit, d’accueil ou d’installation pour les migrants irréguliers. Il a également insisté sur la nécessité pour les pays développés de renforcer leurs efforts pour assurer le développement et la stabilité dans les pays d’origine des migrants.

Accord tripartite pour la lutte contre la migration irrégulière

En avril 2024, un accord tripartite a été signé entre la Tunisie, la Libye et l’Algérie pour lutter contre les conséquences de la migration irrégulière, le crime organisé, et la traite des êtres humains, tout en assurant la sécurisation des frontières communes. La déclaration finale issue de cette rencontre a réaffirmé l’engagement des trois pays à respecter l’indépendance des décisions nationales et à promouvoir des relations internationales basées sur le respect mutuel et la non-ingérence dans les affaires internes.

Gnetnews