Tunisie : « La fine fleur de nos jeunes se dirige vers le Nord, c’est une richesse qui ne peut être évaluée ni en euro, ni en dollar » (Saïed)

24-07-2023

Le président de la république, Kaïs Saïed, a déclaré hier, dimanche 23 juillet, à Rome que « la Tunisie n’accepte pas d’être un lieu de transit ou de résidence pour celui qui est hors la loi, et nos grades-frontières ne garderont que nos frontières ».
 
Intervenu à la conférence internationale sur le développement et la migration, tenue dans la capitale italienne, le chef de l’Etat a affirmé que « le phénomène de migration irrégulière ne pouvait, désormais, être réglée ni d’une manière esseulée, ni dans le cadre des conventions bilatérales ».
 
Saïed a déploré la fréquence des drames migratoires, les embarcations se sont répandues partout, et avec elles l’odeur de la mort, a-t-il dit, signalant que « la mer n’est plus le lieu de ces tragédies, mais le Sahara est-elle aussi devenue une route pour fuir l’injustice, la pauvreté et le dénuement ».
 
Le président de la république a rappelé que pendant les derniers siècles, la migration était du Nord en direction du Sud. « Certaines étaient naturelles comme la migration des Italiens et des Maltais vers la Tunisie, et d’autres, hélas, était une colonisation, même si les appellations diffèrent ».
 
« La migration est aujourd’hui du Sud vers le Nord, cette migration dans le sens inverse, n’est-elle pas la résultante de la migration l’ayant précédée dans le cadre de la colonisation et l’occupation », s’est-il interrogé.
 
La fine fleur de nos jeunes se dirigent vers le Nord, et ne trouvent pas, souvent, leurs chances, avec leurs semblables de ces pays, les médecins, ingénieurs et autres cadres supérieurs, se sont dirigés vers le pays du nord, une richesse qui n’a pas de pris,  et ne peut être évaluée ni en euro, ni en dollar, a-t-il souligné.
 
Il a exhorté « à faire taire le bruit des armes, lesquelles ne se sont pas tues depuis  la fin de la colonisation dans les pays africains, si l’on veut instaurer la paix et la sécurité ».
 
Le chef de l’Etat a rejoint l’appel de la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni,  pour la création d’une institution financière internationale, avec l’appui des Nations-Unies, « laquelle sera financée par les crédits, une fois annulés, et de l’argent spoliés une fois récupéré, de manière à instaurer un nouvel ordre humanitaire afin que l’espoir se substitue au désespoir ».
 
Il a, par ailleurs, appelé à éliminer les causes de ce phénomène si l’on voulait en venir à bout, reprochant aux organisations spécialisées de ne pas avoir bougé le petit doigt.
 
Le chef de l’Etat a, par ailleurs, pointé l’avènement de réseaux de traite des humains et de trafic d’organes, dont les crimes sont en 3ème position en termes de gains réalisés, après le commerce d’armes et le trafic de drogue.
 
La Tunisie qui a aboli l’esclavagisme 1847 n’accepte pas son retour sous une nouvelle forme, a-t-il asséné.
 
Il a, par ailleurs, souligné que « le peuple tunisien a donné des leçons en faisant valoir les valeurs humanitaires, contrairement à ce que propagent les milieux liés aux réseaux de migration et de déportation ».
 
Gnetnews