Tunisie/ Rentrée scolaire : La société civile se mobilise pour venir en aide aux enfants en difficulté
A l’approche de la rentrée scolaire, les associations se sont mobilisées pour venir en aide aux élèves les plus démunis. La tendance haussière de l’inflation a fait que le coût des fournitures scolaires et du cartable (sans compter les livres) par élève se situe entre 70 et 150 DT, tout dépend du niveau, a annoncé le président de la chambre nationale des grossistes de fournitures scolaires et de bureau, Fayçal Abbassi.
Un cout onéreux notamment pour les ménages vivant dans les régions reculées de la Tunisie qui ne disposent pas d’une libraire, de commerces ou de magasins. Un fait susceptible d’encourager l’abandon scolaire et l’analphabétisme, accentué par un taux de pauvreté ayant augmenté de 2.2% en juin dernier.
Dans un entretien accordé à Gnetnews, la présidente du Leo Club Ennasr, Emna Bel Haj Yahia, l’a confirmé. Cette jeune bénévole nous a dévoilés que son club a choisi d’aider des écoles de Sidi Salem et Henchir Lahdeda à Sejenene (Bizerte). « Dans le cadre d’une campagne de solidarité qu’on organise chaque année durant la rentrée scolaire, nous recevons des appels des écoles ou même des citoyens de certaines régions pour prendre en charge les fournitures scolaires et le cartable de leurs enfants. Cette année, ce sont ces deux zones éloignées de la ville qui vont bénéficier des dons des citoyens, pour fournir à 140 élèves, des cahiers, stylos, trousses et cartables… ».
D’après Emna Bel Haj Yahia, avec la collaboration du Leo club Bizerte le Cap Blanc, et Leo club Bizerte Cap Blanc Alpha, cette campagne de solidarité a atteint un objectif de 120 cartables remplis de fourniture. « Cette campagne vise non seulement à aider les plus démunis, mais aussi à sensibiliser les enfants et les familles sur l’importance de l’éducation », a souligné la présidente de du Leo Club Ennasr. Les points de collecte de fourniture scolaires sont basés au niveau des magasins et grandes surface et librairies, sur le grand Tunis à Ennasr, Menzeh 1, et la Marsa, et à Bizerte également, souligne-t-elle.
Par ailleurs, l’association Rotaract Club Tanit Soukra a lancé sa campagne de solidarité Pack&Bag. Etat donné que les exigences de la rentrée scolaire ne sont pas à la portée des ménages à faible revenu, cette association a choisi d’aider 120 élèves d’une école de Dougga (Béja).
En l’interrogeant sur le choix de cette délégation en particulier du Nord Ouest de la Tunisie, le président de l’association Rotaract Club Tanit Soukra Wael Jaeiz a précisé que la confiance est la première condition qui nous encourage à collaborer avec les établissements scolaires. « Comme nous ne connaissons pas les habitants, les autorités de cette région nous ont fourni la liste des familles dans le besoin, de la région. Le directeur de l’école nous a indiqué les enfants à prendre en charge durant cette rentrée. Il s’agit d’un travail d’équipe qui nécessite une entraide entre la société civile et l’Etat d’où l’importance de la transparence ».
En parlant des dons de la fourniture qu’ils souhaitent collecter pour les 120 élèves, Wael Jaeiz a insisté sur les manuels. « Le ministère de l’éducation a effectué des modifications du programme scolaire de certains niveaux des écoles primaires, on ne pourra pas donc demander des livres utilisés. Il faudra les acheter avec un prix plutôt élevé de la librairie ».
En collaboration avec le Rotaract Club ISCAE Manouba et Rotaract Club Tunis Didon, l’association a installé ses stands de collecte dans quelques librairies d’El Manar, des grandes surfaces aussi et magasins. « Mais cette année, l’accès à ces espaces publics à forte fréquentation notamment les weekends, n’est plus évidente. L’obtention d’une autorisation pour y accéder, est désormais de plus en plus compliquée. Il faut déposer une demande auprès de chaque délégué, et puis attendre une réponse positive, alors que le temps passe et la rentrée scolaire approche, et notre objectif de prendre en charge ces enfants n’est pas atteint à cause de la bureaucratie », a dénoncé le président du Club Rotaract Tanit Soukra, Wael Jaeiz.
Malgré toutes ces entraves, ces deux associations ont rassuré que les citoyens ont fait preuve de générosité cette année. Les élans de solidarité ayant émergé sur les réseaux sociaux en sont la meilleure preuve. En effet, à l’occasion de la rentrée des citoyens ont créé des groupes d’échange et de vente de fournitures scolaires, livres utilisés et de cartables, sur Facebookes. Leur objectif est de limiter les dépenses, et de garantir aussi aux écoliers dans le besoin, une rentrée scolaire sans faille. Les alternatives ne manquent pas aux Tunisiens, pour faire face aux conséquences de cette crise économique sans précédent…
E.B