Subventions de l’État : Un poids de 11,6 milliards de dinars sur le budget 2025

Les dépenses de subvention devraient représenter 19,4 % du total des dépenses de l’État tunisien en 2025, soit 11 593 millions de dinars, selon le « Budget citoyen » 2025 publié récemment par le ministère des Finances. Ces aides concernent les carburants, les produits de première nécessité et le transport, et équivalent à 6,3 % du produit intérieur brut (PIB).
Le plus gros poste revient aux carburants, avec une enveloppe de 7 112 millions de dinars, soit 61,3 % du total des subventions. Ce montant inclut 3 912 millions de dinars destinés à l’électricité et au gaz, 1 778 millions de dinars pour les carburants classiques et 1 067 millions pour les bonbonnes de gaz, avec une subvention unitaire de 28 dinars par bonbonne.
Les produits de base bénéficient d’une subvention estimée à 3 801 millions de dinars, dont 35 % sont consacrés à la compensation du prix du pain. Le transport public est soutenu à hauteur de 5,9 % du total des subventions.
En parallèle, l’État prévoit de consacrer 3 799 millions de dinars aux interventions sociales, confirmant son engagement à préserver le pouvoir d’achat dans un contexte économique tendu. Le document du ministère des Finances met en avant les efforts déployés pour rendre le système de subvention plus efficace, tout en maintenant son rôle social.
Cependant, un rapport de la Cour générale de contrôle des dépenses publiques publié en 2023 met en évidence plusieurs dysfonctionnements dans la gestion de l’unité de subvention des produits de base au sein du ministère du Commerce. Selon ce rapport, l’activité de cette unité se limite à des tâches administratives telles que le calcul des montants de compensation demandés par les établissements publics, sans réelle coordination avec les autres parties concernées.
Le rapport critique également l’absence de systèmes informatiques adaptés, un manque de ressources humaines qualifiées et une opacité dans les critères d’attribution des aides. Avec plus de 35 000 dossiers traités chaque mois, le risque d’erreur est jugé élevé. Enfin, les mécanismes de contrôle des circuits de distribution restent faibles, favorisant les infractions liées à l’utilisation abusive des produits subventionnés.
Cette situation relance le débat sur la réforme du système de subventions en Tunisie, entre nécessité de rationalisation budgétaire et impératif de justice sociale.
Gnetnews