Trump annonce la levée des sanctions américaines contre la Syrie depuis Ryad : Un revirement majeur salué par Damas

14-05-2025

Coup de théâtre sur la scène diplomatique. En déplacement officiel à Ryad, le président américain Donald Trump a surpris mardi 13 mai 2025 en annonçant la levée des sanctions américaines contre la Syrie. Cette décision intervient à la veille d’une rencontre – même brève – avec le président syrien par intérim Ahmad al-Charaa, marquant un tournant inattendu dans les relations entre Washington et Damas.

« Je vais ordonner l’arrêt des sanctions contre la Syrie pour leur donner une chance », a déclaré le président Trump, précisant que cette initiative répondait aux demandes insistantes du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, hôte de cette visite d’État centrée sur la sécurisation de vastes investissements bilatéraux.

Un « tournant décisif » pour Damas

Le régime intérimaire syrien n’a pas tardé à réagir, saluant un « tournant décisif » après des années d’isolement. En poste depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre dernier, Ahmad al-Charaa a intensifié ces derniers mois ses démarches diplomatiques, notamment auprès des pays arabes et européens, dans l’espoir d’une réintégration progressive de la Syrie sur la scène internationale.

Le président Trump, fidèle à son style provocateur, a profité de son discours pour critiquer les interventions militaires passées de ses prédécesseurs, qu’il accuse d’avoir « détruit bien plus de pays qu’ils n’en ont construit », sous prétexte de « construction nationale ». Il a ainsi tendu la main à un régime islamiste issu de la révolution, bien que toujours sous surveillance internationale.

Des réticences israéliennes, mais un soutien onusien

Malgré les réticences exprimées par Israël, qui poursuit ses frappes ciblées contre des positions syriennes, Trump a accepté de rencontrer Ahmad al-Charaa ce mercredi à Ryad. Un geste symbolique, mais lourd de sens diplomatique. Selon un haut responsable américain, cette rencontre vise à « tester la sincérité » des nouvelles autorités syriennes.

L’allègement des sanctions américaines s’inscrit dans un mouvement plus large initié ces dernières semaines par l’Union européenne, le Royaume-Uni et le Canada, qui ont eux aussi assoupli certaines mesures instaurées durant la guerre civile. Washington avait jusque-là temporisé, conditionnant tout assouplissement au respect des droits humains et à la protection des minorités.

Or, plusieurs attaques récentes contre les communautés alaouite et druze suscitent encore l’inquiétude. Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a néanmoins salué l’initiative américaine, estimant qu’elle « aidera le peuple syrien à se relever après plus d’une décennie de conflit ».

Reste à savoir si ce geste d’ouverture marquera le début d’une normalisation durable ou s’il ne s’agit que d’une parenthèse diplomatique dans un Proche-Orient toujours instable.

Gnetnews