Tunisie : 460 hommes d’affaires sont impliqués dans la spoliation de l’argent public (Kaïs Saïed)

29-07-2021

Le président de la république, Kaïs Saïed, a déclaré que 460 hommes d’affaires sont tenus responsables de spoliation d’argent public, sur la base d’un rapport émis par la commission nationale d’investigation dans les affaires de malversation et de corruption.

Dans une allocution prononcée hier soir, mercredi 28 juillet, lors de son entrevue avec le président de l’UTICA, Samir Majoul, le chef de l’Etat a appelé à la restitution des fonds publics spoliés, à travers une réconciliation pénale, signalant que seuls 460 hommes d’affaires sont impliqués dans ces affaires, sur un ensemble de 150 mille adhérents de l’organisation patronale.

Il a ajouté, dans une vidéo mise en ligne, que les personnes en question sont redevables d’un montant de 13 500 milliards, un chiffre révélé, selon ses dires, par l’un des précédents chefs du gouvernement.

Kaïs Saïed a affirmé n’avoir aucunement l’intention de punir ou de malmener qui que ce soit, et encore moins de vouloir « toucher aux hommes d’affaires notamment les chefs des petites et moyennes entreprises et tous les hommes d’affaires qui paient les impôts.»

Une liste nominative

Il a annoncé la parution d’un texte sur une réconciliation pénale avec ces personnes qui sont impliquées dans la spoliation de l’argent public, dont il dit avoir une liste nominative, évoquant leur classement, selon un ordre décroissant, de celui qui est le plus impliqué à celui qui l’est moins.

« Chacun d’entre eux devra s’engager dans le cadre de cette réconciliation pénale à réaliser des projets dans toutes les délégations de Tunisie, qui seront classées par ordre décroissant de la plus pauvre à la moins pauvre, celui qui est le plus impliqué réalise des projets dans la délégation la plus indigente », a-t-il souligné.

« Ces projets ne sont pas un investissement, mais ce sont des projets d’écoles, d’infrastructure, d’hôpitaux qui seront réalisés sous la supervision d’une commission régionale », a-t-il précisé.

Le chef de l’Etat a exhorté les personnes impliquées à opter pour la réconciliation au lieu des poursuites pénales et de la prison. « Je ne suis pour l’incarcération de personne qui rend l’argent du peuple tunisien », a-t-il affirmé, rappelant avoir évoqué ce sujet depuis 2012.

S’agissant des modalités et de la mise en pratique de son initiative, le locataire de Carthage a expliqué qu’une réconciliation pénale provisoire est conclue, le temps que la personne en question réalise les projets demandés par les citoyens ; Il en demeurera responsable pendant dix ans, une fois ce délai écoulé, une réconciliation définitive est conclue.

Sur un autre point, Kaïs Saïed a mis en garde contre toute tentative de destruction de documents. Celui qui croit pouvoir détruire certains documents, comme cela s’est passé hier, se fait des illusions, a-t-il dit. Il a averti « toute personne tentant de détruire certains documents dans une administration ou tribunal, d’en assumer la responsabilité devant la loi ».

Le chef  de l’Etat a appelé, lors de cette même rencontre, les commerçants de gros et de détail à baisser les prix, et à se garder de toute tentative spéculative, en cette conjoncture difficile.

Gnetnews