Tunisie : Ali Larayedh dit avoir été maltraité, et s’interroge qui en est responsable : l’équipe d’enquêteurs ou le parquet ?

26-09-2022

L’ancien chef du gouvernement, et dirigeant d’Ennahdha, Ali Larayedh, est revenu ce lundi 26 septembre, lors d’une conférence de presse, sur les circonstances de sa dernière audition, pointant « une affaire politisée », visant des « dirigeants bien déterminés et un parti bien précis ».

Larayedh a dit « respecter la justice tunisienne et le secret de l’instruction », affirmant être dans l’obligation de s’exprimer, face « aux procès intentés à son encontre dans les médias, les mensonges et les supercheries » qui sont véhiculés, autour de sa personne.

Il a indiqué avoir reçu le samedi 17 septembre, ainsi que Rached Ghannouchi une convocation pour se présenter le lundi 19 septembre devant l’unité de Bouchoucha, l’un à 10heures et l’autre à midi.

« Les conditions de l’audition étaient éreintantes et s’étaient déroulées dans un bureau exigu, tout en empêchant les avocats d’y accéder », a-t-il dit, signalant que son interrogatoire s’est terminé après plus de 16 heures de temps.

Idem pour Rached Ghannouchi qui « a dû attendre de longues heures de midi à 2 heures du matin, sans que son audition commence, et n’a été autorisé à quitter qu’après 2 heures du matin ».

Il a pointé « une torture » et « une maltraitance » se demandant sur « qui en est responsable, l’équipe d’enquêteurs ou le parquet ? »

Ali Larayedh s’est arrêté, par ailleurs, aux plaignants, connus à ses yeux, par « leur inimitié et leur hostilité à Ennahdha, et leurs campagnes calomnieuses et dénigrements contre son mouvement et ses dirigeants ».

Il a qualifié leurs déclarations de « contradictoires et de décousues », le fait qu’elles aient été prises en considération, est « une preuve de la politisation de ce dossier, et une manière de viser Ennahdha et ses dirigeants ».

Larayedh a encore rappelé que « 2011, 2012, 2013 et 2014 étaient les principales années du printemps arabe, des révolutions et des troubles, dans plusieurs régions arabes ».

« Lors de cette période, il y a des jeunes qui sont partis à l’étranger en invoquant différents motifs : la recherche d’emploi, les études, le tourisme…Il n’y avait aucune preuve concrète qu’ils se rendaient aux foyers de tension ou qu’ils s’apprêtaient à rejoindre les combattants en Libye, Syrie, Irak, Yémen, ou Afghanistan », a-t-il relaté.

Les départs vers ce pays se sont faits de tous les pays, même de l’Europe, et pas seulement à partir de la Tunisie, a-t-il ajouté.

Il s’est damndé sur « les raisons d’interroger un ancien chef du gouvernement et un ex-ministre de l’Intérieur sur le départ des jeunes à l’étranger dix ans après », réitérant le caractère politisé de cette affaire, qui vise des dirigeants et un parti bien déterminé.

Ali Larayedh a affirmé, en préambule, que « les principales institutions de souveraineté de l’Etat, telles que la sécurité, la justice, l’armée… devraient être indépendantes, non sujettes aux pressions et aux intérêts étriqués et n’avoir de loyauté et d’allégeance que pour l’Etat ».

Gnetnews