La Tunisie a décidé le confinement en mars dernier par rapport à l’épidémie du Sars CoV-1 (Ben Alaya)

14-10-2020

Le directeur de la Santé publique, Fayçal Ben Salah, a fait état ce mercredi 14 octobre, d’une amélioration du port du masque parmi la population, 40 % en octobre, contre 10 % en septembre.

« Une étude téléphonique effectuée les 8 et 9 octobre sur un échantillon de 1000 citoyens a montré que le port du masque est quatre fois mieux en octobre, qu’en septembre ». La même étude qui sera rééditée le 20 octobre et le 30 octobre, a révélé que les jeunes n’appliquent pas les instructions, et que 20 % des Tunisiens considèrent que le Covid-19 ne représente pas un danger, a-t-il révélé lors d’une conférence de presse conjointe du ministère de la Santé.

59 décès en trois jours

La directrice générale de l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes, Nissaf Ben Alaya, a évoqué, elle, 537 décès par le Coronavirus, soit 59 nouveaux décès au cours des trois derniers jours, dont 25 enregistrés à la date du 13 octobre.

La Tunisie enregistre entre 1000 et 1500 cas de contamination par le Covid-19 par jour, selon le nombre des analyses effectuées, a-t-elle estimé, imputant la hausse du nombre de décès à l’ascension du nombre des cas infectés par le virus.

Elle a considéré le nombre de décès, comme étant très bas pour les catégories âgées de moins de 65 ans, « il est de 18 % pour les personnes âgées de plus de 75 ans, et de 6 % pour les catégories de 65 à 75 ans ». « Les facteurs de l’âge, de la comorbidité (hypertension artérielle, diabète, obésité…), et des prédispositions génétiques sont à l’origine de la dégradation de l’état du malade et peuvent provoquer des décès, a-t-elle expliqué, faisant constater qu’ »aucune donnée scientifique ne prouve à ce jour que la mutation du virus donne lieu à des cas moins graves, ou, à l’inverse, plus graves ».

S’agissant des mesures prises par le gouvernement pour freiner la propagation du virus, elle a indiqué que leur évaluation, et leur impact sur la situation épidémiologique ne peuvent être mesurées qu’après 14 jours, période d’incubation du virus.

La coordinatrice du programme national anti-coronavirus a, par ailleurs, noté que le confinement était décidé lors de la première vague par rapport à l’épidémie du Sars CoV-1, maîtrisée en une courte période. « Ce qui n’est pas le cas pour le Coronavirus, qui s’est implanté et qui va rester une longue période, la solution est la cohabitation avec ce virus, moyennant des mesures qui en limitent la propagation sans paralyser la vie socioéconomique », a-t-elle souligné, insistant sur la nécessité de respecter les gestes barrières dont le port du masque, le temps qu’un vaccin soit trouvé à même d’assurer une immunité contre le Covid-19.

Tests rapides : Pourquoi maintenant ?

Le Directeur de l’Institut Pasteur, Hechmi Louzir, a déclaré que « la Tunisie avait commandé les tests rapides la première période, mais on ne les a pas utilisés, car on n’avait pas un grand nombre de cas, avec la propagation du virus et la recrudescence des cas, le recours à ces tests devient plus indiquée dans la mesure où ils permettent un dépistage rapide des cas positifs ».

« Les tests rapides, qui se font par les écouvillons et cherchent à trouver les antigènes, sont simples et faciles à utiliser, et permettent de donner des résultats en peu de temps entre un quart d’heure et une demi-heure. », a-t-il dit. 

Contrairement au test RT-PCR nommé Gold-standard, doté d’une sensibilité et une performance maximum, le test rapide a une sensibilité moindre, a-t-il reconnu. « Ces tests permettront, néanmoins un gain de temps en matière de dépistage des cas positifs, ce qui évitera une éventuelle dégradation de l’état du malade, et le retard dans la prise en charge (…) On saura si un malade a besoin d’oxygène ou de réanimation et on réduit ainsi le nombre de décès », a-t-il expliqué, annonçant la poursuite de la réalisation des tests RT-PCT notamment pour les personnes ayant développé des symptômes. 

Selon ses dires, les tests rapides seront utilisés dans les urgences et les hôpitaux, les directions régionales de santé et les zones à forte propagation du virus, ainsi que chez le personnel de santé.

Gnetnews