Tunisie : Ben Slimane s’engage à appliquer la loi à tous les magistrats soupçonnés de corruption et de camouflage de terrorisme

15-03-2021

La ministre de la Justice par intérim, Hasna Ben Slimane, a affirmé lors de sa rencontre avec des représentants d’organisations nationales et associations, les dispositions du ministère « à appliquer la loi à l’ensemble des magistrats concernés par des soupçons de corruption financière, de camouflage au sujet de dossiers terroristes, ou de manipulation de dossiers d’assassinats politiques, indépendamment de leur qualité et leur poste, dans des délais raisonnables ».

Lors d’une rencontre tenue en fin de semaine au siège du ministère de la Justice, Ben Slimane a indiqué que « le ministère ira de l’avant en matière de poursuites disciplinaires, de levée de l’immunité et de parachèvement de l’instruction, de manière à établir la vérité et à empêcher l’impunité, en préservation de la suprématie de la loi et de la confiance du citoyen dans la justice ».

Ont pris part à cette rencontre le Conseil de l’ordre des avocats, l’UGTT, la LTDH, le FTDES, les avocats de la société civile dans les dossiers d’assassinats politiques, et le SNJT.

Cette rencontre a porté, selon un communiqué rendu public ce lundi 15 février par les organisations en question, sur « les mesures disciplinaires et les poursuites engagées contre des magistrats et autres, sur fond d’accusation de corruption financière, de dissimulation de dossiers terroristes et d’assassinats des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, et d’échange d’accusations entre le premier président de la Cour de Cassation, Taïed Rached, et l’ancien procureur de la république du tribunal de première instance de Tunis, Béchir Akremi ; une affaire ayant préoccupé l’opinion publique, après les révélations du rapport de l’inspection générale du ministère de la Justice, la décision du conseil de l’ordre judiciaire de ne pas faire comparaitre les magistrats concernés par les poursuites au parquet, et la rétraction de la ministre de la Justice sur sa décision de traduire des magistrats devant le conseil de de discipline, ce qui constitue un prélude à l’impunité ».

Les représentants des organisations ont appelé à la nécessité « de prendre des décisions individuelles au sujet des poursuites disciplinaires, de lever l’immunité sur l’ensemble des magistrats impliqués dans ces affaires, et de transmettre le rapport de l’inspection générale du ministère de la justice au parquet, en vue d’engager des poursuites pénales et de parachever les investigations au sujet des plaintes intentées  par le collectif de défense des deux martyrs ».

Gnetnews