Tunisie : Des associations mettent en garde Kaïs Saïed contre « la poursuite de sa mainmise sur les rênes du pouvoir »

28-09-2021

Des associations avertissent ce mardi 28 septembre le chef de l’Etat contre « le danger de continuer à avoir la mainmise sur les rênes du pouvoir, sans fixer une durée pour les dispositions exceptionnelles, qu’il a décidées de prolonger sine die, le 22 septembre dernier. »

Ces ONG considèrent, dans un communiqué conjoint, que « la parution de décret présidentiel n’o117, et ce qu’il a comporté en temes de suspension d’une grande partie des dispositions de la constitution, suscite des craintes légitimes, quant au dérapage vers un pouvoir personnel, et ce qui pourrait en découler comme répercussions graves sur la situation économique et sociale ». Un tel état de fait représente « des menaces pour les précieux acquis constitutionnels réalisés et protecteurs des libertés publiques, du fait de la concentration des pouvoirs entre les mains du chef de l’Etat et l’absence d’un contre-pouvoir législatif, ou exécutif ».

Les associations expriment leur « extrême inquiétude envers la propension du chef de l’Etat à se limiter à se concerter sur les questions juridiques, politiques, économiques et sociales décisives avec des personnalités qui lui sont proches ».

Elles l’appellent « à élargir rapidement le cercle des concertations et du dialogue, afin qu’il concerne le plus grand nombre de ceux qui sont jaloux de la patrie, notamment les hautes compétences dont regorge la Tunisie dans les différentes spécialités, et qui sont connues pour leur indépendance par rapport aux lobbies ».

Au sujet de la composition du gouvernement attendu depuis deux mois, les ONG exhortent le président de la république « à opter pour le critère de compétence en matière de désignation loin de la logique des allégeances et du clientélisme, ayant gangréné les institutions de l’Etat au cours des dix dernières années ». La Tunisie saura ainsi « sortir de la situation socio-économique asphyxiante, et accélérer la réforme politique conformément aux libertés publiques garanties par la constitution de 2014 ».

Parmi les signataires figurent l’association des voix des femmes, l’association de la rencontre pour la liberté et l’égalité, l’association tunisienne de défense des libertés individuelles, l’association tunisienne de défense des minorités, l’association des Tunisiens de France, l’association tunisienne de lutte contre la torture, l’observatoire national de la défense de la civilité de l’Etat, etc.

Gnetnews