Tunisie : Des hauts gradés de l’armée à la retraite signent une tribune, « l’appel au président de la république »

28-05-2021

Des généraux à la retraite signent une tribune sur les réseaux sociaux, où ils alertent sur une situation d’extrême gravité en Tunisie, qui requiert « le resserrement des rangs, et la conjugaison des efforts de l’ensemble des Tunisiens, quelles qu’en soient la position, et quelles qu’en soient les orientations. La situation ne souffre plus d’éparpillement des efforts et des ressources, marquées plus que jamais par la rareté, » soulignent-t-ils.

Dans ce qu’ils qualifient un appel au président de la république, d’anciens hauts gradés de l’armée nationale, estiment « irraisonnable, inadmissible et impossible, même en cas de divergences aiguës, d’éradiquer, voire d’exclure tout concurrent de la vie politique ». « On n’a d’autre choix que de coexister dans le cadre de la loi, et des règles démocratiques communément admises. Toutes les tentatives d’exclusion, et surtout d’éradication ne peuvent qu’approfondir les différends et exacerber la situation », préviennent-ils dans cette longue tribune rendue publique hier soir, jeudi, sur Facebook.

« Notre pays est à la croisée des chemins, l’Etat s’est démantelé, son pouvoir est déliquescent, la corruption s’est généralisée et la violence s’est propagée, et on est désormais au bord d’un réel effondrement économique. Il suffit que le FMI ne se convainc pas du programme de réforme du gouvernement, et rejette, voire reporte l’octroi du crédit demandé à la Tunisie », estiment-ils.

Pour sortir de l’ornière, les signataires pressent le président de la république à prendre une initiative, en vue de rectifier le tir, remettre le pays sur la bonne voie, et éviter l’irréparable.

Ils appellent le chef de l’Etat à lancer cette initiative dans un discours d’orientation fédérateur, lors d’une plénière extraordinaire à l’Assemblée, où il aura à tracer les priorités de l’étape et à appeler le peuple tunisien, citoyens, médias, société civile, partis politiques, et institutions de l’Etat, à leur tête la présidence de la république, l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), ainsi que les organisations nationales, chacun de sa position à :

*Un arrêt immédiat de toutes les campagnes d’échange de violences, de diffamation et d’invectives et à éviter tout ce qui est de nature à envenimer le climat général ;

*L’engagement de tous de reporter les questions politiques, objet de divergences, jusqu’à se débarrasser de la pandémie du Coronavirus, et que le spectre de la faillite s’éloigne ;

*Appeler le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), et le chef du gouvernement, 48 heures après le discours, à une réunion urgente au palais de Carthage, consacrée à tourner la page de la rupture et à rétablir des contacts normaux entre les trois présidences ;

*Convocation du Conseil de sécurité nationale, pour une réunion consacrée à la concertation sur les modalités du lancement du dialogue, sur les principales priorités du pays pour le sauver de l’épidémie, et de l’effondrement économique…

Les signataires sont le Général de Brigade à la retraite, Mohamed Meddeb, le président de l’association des anciens de l’Institut de la Défense nationale, Béchir Majdoub, l’ex-chef d’état-major adjoint de l’armée de terre, Boubaker Benkrim, le colonel à la retraite, Ali Sellami, le colonel à la retraite, Mokhtar Ben Nasr, et le colonel à la retraite, Souheil Chemingui.

Gnetnews