Tunisie : Ennahdha reporte son congrès, et recadre les frondeurs qui prônent l’alternance

16-11-2020

Le mouvement Ennahdha annonce le report de son congrès, dont la tenue était prévue à la fin de l’année 2020.

Dans un communiqué rendu public ce lundi 16 novembre, au terme de la tenue dimanche par visioconférence, de la 44ème session de son Conseil de la Choura, le mouvement explique l’ajournement de ses 11èmes assises, par « la situation épidémiologique dans le pays, et les mesures prises par le gouvernement, et après avoir écouté le rapport de la commission sanitaire ».

Le mouvement promet une nouvelle date pour le congrès, tenant compte des décisions des instances sanitaires du pays, selon « une proposition des commissions de préparation logistique et du contenu, et de celle sanitaire ».

Revenant sur les remous le secouant de l’intérieur, l’instance suprême d’Ennahdha condamne « les déclarations médiatiques, attentant à la place du mouvement, ses valeurs et ses affaires intérieures », et appelle les dirigeants et membres du mouvement « à s’en tenir à la charte morale ». Comme il prône la voie du dialogue, et le respect des décisions des institutions.

« Les projets et initiatives présentés par les membres du parti devront être dirigés exclusivement à la commission du Contenu », ajoute-t-il.

Des figures de proue d’Ennahdha sont montées au créneau, lors de la dernière période, dénonçant qu’une minorité mette la main sur le pouvoir décisionnaire au sein du parti, et rejetant l’intention de Rached Ghannouchi de se porter candidat à sa propre succession à la tête du mouvement, alors que les statuts internes ne le permettent pas.

Les frondeurs se sont opposés à l’amendement du règlement intérieur, appelant à injecter du sang neuf au sein du parti, et à permettre l’alternance. 

Ce faisant, Le conseil de la Choura exprime sa « profonde préoccupation envers la grave situation sanitaire dans le pays », se traduisant par la hausse du nombre des cas et des victimes, la lenteur de la réaction officielle, et l’insuffisance des décisions prises.

Il appelle « à mobiliser tous les moyens de l’Etat pour faire face à cette pandémie, et propose un conseil supérieur de la santé présidé par le chef du gouvernement, où seront représentés les partis, la société civile, et les organisations nationales, dont le  but principal serait de faire face à l’épidémie et de protéger la vie des Tunisiens ».

Gnetnews