Tunisie : Explosion du service de la dette

07-02-2025

La Banque centrale de Tunisie (BCT) a publié, ce jeudi, ses derniers indicateurs économiques, mettant en lumière une hausse des revenus du travail et des recettes touristiques au mois de janvier 2025. Cependant, ces performances positives contrastent avec une augmentation alarmante du service de la dette extérieure et une baisse des réserves en devises.

Revenus du travail et recettes touristiques en hausse
Les revenus du travail ont enregistré une progression de 7 %, atteignant 681 millions de dinars en janvier 2025, contre 636 millions de dinars à la même période en 2024. Cette évolution reflète notamment l’apport des Tunisiens résidant à l’étranger.
Dans le même temps, le secteur touristique a poursuivi sa dynamique positive, avec des recettes en hausse de 6,4 %. Elles ont atteint 546,8 millions de dinars en janvier 2025, contre 513,5 millions de dinars un an plus tôt, confirmant la reprise progressive du tourisme.

Une explosion des charges de la dette extérieure
En revanche, les services de la dette extérieure ont connu une augmentation spectaculaire de 275 %, passant de près de 1 200 millions de dinars au 31 janvier 2024 à environ 4 500 millions de dinars à la même date en 2025. Cette hausse considérable met en exergue la pression exercée par le remboursement des engagements financiers du pays.

Baisse des réserves en devises
Autre signal d’alerte, les avoirs nets en devises ont reculé de 9,9 % en un an. À la date du 5 février 2025, ils s’établissaient à 23,1 milliards de dinars, contre 25,7 milliards de dinars en 2024. Ce niveau représente désormais 102 jours d’importation, contre 118 jours une année auparavant. La BCT explique cette baisse par le remboursement, le 30 janvier, d’un eurobond d’un milliard de dollars, soit l’équivalent de 3,188 milliards de dinars.

Réduction du déficit courant
Malgré ces pressions financières, l’institution monétaire souligne une amélioration du déficit courant, qui s’est réduit à -2,7 milliards de dinars (soit -1,7 % du PIB) en 2024, contre -3,4 milliards de dinars (-2,3 % du PIB) en 2023. Cette amélioration s’explique en grande partie par l’excédent dégagé par la balance courante hors énergie, qui s’est établi à 8,1 milliards de dinars en 2024, contre 6,1 milliards de dinars en 2023.

Gnetnews