Tunisie : Fitch Ratings prévoit un accord avec le FMI avant la fin de l’année, à l’issue de l’approbation de la constitution

29-07-2022

L’agence de notation Fitch Ratings prédit la poursuite du soutien des bailleurs de fonds à la Tunisie, après l’adoption d’une nouvelle constitution, et prévoit que le pays parvienne à conclure un accord avec le FMI avant la fin de l’année, malgré l’opposition de la centrale syndicale. « Une forte opposition sociale pourrait retarder un accord avec le FMI ou diminuer la capacité du gouvernement à maintenir le programme de réformes sur la bonne voie », souligne-t-elle.

Dans un communiqué paru hier, jeudi 28 juillet sur son site officiel, l’agence de notation prévoit qu’un accord entre la Tunisie et le FMI soit conclu au second semestre 2022, estimant que les institutions de crédit demeurent disposées à soutenir le pays après l’approbation de la nouvelle constitution, par référendum.

Selon ses pronostics, la position de la puissante Union générale tunisienne du travail (UGTT) fait peser des risques sur cet éventuel accord.

Sans réformes crédibles, ce sera le club de Paris

L’agence de notation rappelle que la nouvelle constitution, a été approuvée le 25 juillet lors d’un référendum sans troubles sociaux, mais avec un faible taux de participation. Selon sa lecture, la constitution augmente les pouvoirs du président, et induit un affaiblissement du parlement, ce qui renforce la position des syndicats comme principal contre-pouvoir à la présidence.

Fitch Ratings considère que les bailleurs de fonds vont poursuivre leur soutien à la Tunisie, car ils pensent un tel soutien, comme renforçant la stabilité dans la région et aidant à contenir les flux migratoires dans la Méditerranée, « bien que l’UE ait déclaré que les élections législatives prévues en décembre seront importantes pour le retour au fonctionnement normal des institutions dans le pays ».

Elle souligne, par ailleurs, que les récents versements de fonds à la Tunisie par l’UE et la Banque mondiale ont soulagé, quelque peu, les tensions induites par la hausse des prix du pétrole et du blé, corollaire de la guerre russo-ukrainienne. Le soutien financier de nombreux partenaires est, néanmoins,  lié à un accord du FMI, fait-elle constater.

L’agence de notation s’attend à la mise en œuvre d’un programme de réforme prioritaire, visant à rééquilibrer les dépenses plutôt qu’à les réduire, entraînant le décaissement d’importants financements des créanciers publics. A défaut, les réserves internationales de la Tunisie risquent de s’éroder progressivement (de 8,3 milliards de dollars à fin juin 2022) et le dinar pourrait se déprécier. Cela augmenterait la charge de remboursement associée à la dette souveraine libellée en devises étrangères, et estimée à environ 49 % du PIB.

Sans réformes crédibles, la Tunisie pourrait finalement être considérée comme nécessitant le recours au Club de Paris, pour le traitement de sa dette, avant de devenir éligible à un financement supplémentaire du FMI, prévient-elle.

Gnetnews