Tunisie : Kaïs Saïed en Algérie, dégel et résultats espérés !
Le président de la république participe ce mardi 05 Juillet 2022 aux festivités du 60ème anniversaire de l’indépendance algérienne. Une visite qui marque le dégel entre les deux pays, au cours de laquelle, il est fort probable que Kaïs Saïed croise Noureddine Taboubi, lui aussi parmi les invités de marque de cet événement crucial pour notre voisin de l’Ouest.
En visite de deux jours, les 04 et 05 juillet à Alger, à l’invitation de son homologue algérien, Kaïs Saïed a mené la veille des discussions avec Abdelmajid Tebboune sur les questions bilatérales, et les affaires régionales et internationales d’intérêt commun.
Un accord sur le gaz ?
Cette visite marque un réchauffement des relations tuniso-algériennes, dont on ne cesse de vanter le caractère historique, étroit et fraternel, mais qu’on dit quelque peu refroidies la dernière période, notamment après les déclarations du président algérien, fin mai dernier à Rome, où il a souhaité le retour de la Tunisie à la voie démocratique.
Le déplacement de deux jours de Saïed devrait déboucher sur un accord sur l’approvisionnement de la Tunisie en gaz algérien, une question vitale pour nous restée en suspens, et dont le dénouement est tributaire de l’accord du président algérien. Comme elle devrait déboucher sur une éventuelle entente autour de la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays, maintenues fermées par l’Algérie, pour des raisons qui restent mystérieuses.
Cette fermeture constitue une grosse perte pour la Tunisie, habituée ces dernières années au déferlement de nos voisins algériens, ce qui aurait contribué à redynamiser nos stations balnéaires, et à relancer le tourisme, pendant cette saison considérée, comme étant celle de reprise, après un arrêt de deux années causé par la crise sanitaire.
Saïed – Taboubi : Tunis les a séparés, Alger pourrait les réunir !
Autre spécificité de cette visite, est celle de la probable rencontre entre le président de la république et le chef de la centrale syndicale ; deux hommes que Tunis a séparés et qu’Alger pourrait réunir.
Saïed et Taboubi sont en délicatesse, du fait du refus de l’influente organisation syndicale de participer aux commissions consultatives, sa position critique envers la nouvelle constitution, et son attitude encore mitigée envers le référendum du 25 juillet, où elle n’a pas donné de consigne de vote et laissé la liberté de choix à ses structures et bases.
Noureddine Taboubi participe, à son tour, à la célébration du 60ème anniversaire de l’indépendance algérienne, à l’invitation officielle du gouvernement algérien et de l’organisation syndicale algérienne.
« Le Secrétaire Général de l’UGTT prendra part à la cérémonie officielle de commémoration au palais présidentiel el-Mouradia, avec le Secrétaire Général adjoint, Anouar Ben Gaddour », rapporte ce mardi Echaabnews.
« C’est la seule délégation syndicale qui prend part à ces grandes festivités organisées par l’Algérie, en hommage au rôle historique joué par l’UGTT en matière d’appui de la résistance algérienne, en lui fournissant un siège à la place Mohamed Ali Hammi, à l’issue de la révolution algérienne », ajoute l’organe médiatique syndical.
Le chef de la centrale syndicale a été reçu hier par le ministre de l’Emploi et de la Sécurité sociale algérien, ayant affirmé « les liens historiques entre les deux peuples, ainsi qu’entre l’Union Générale tunisienne du Travail, et l’Union générale des travailleurs algériens.
« Le peuple algérien ne peut oublier les évènements de Sakiet Sidi Youssef, ainsi que le rôle historique de l’UGTT pendant la révolution algérienne », a affirmé le ministre algérien.
« Les relations algériennes devraient demeurer un exemple des liens familiaux et fraternels », a rétorqué Taboubi, rappelant que « les sangs tunisien et algérien se sont entremêlés à plusieurs batailles, dont l’offensive de Sakiet Sidi Youssef, chose qui devra demeurer dans l’esprit des prochaines générations ».
Les festivités de la célébration du 60ème anniversaire se déroulent en présence de plusieurs personnalités, dont le chef du bureau politique du mouvement Hamas, Ismaïl Haniyeh ; une présence symbolique qui rappelle la résistance algérienne pendant la guerre de libération, comme le font bravement les Palestiniens pour recouvrer leurs droits spoliés, et créer leur Etat indépendant, avec pour capitale, al-Quds el-Sherif.
Gnetnews