Tunisie : La constitution n’est pas le péril imminent, et l’article 80 ne devra pas servir à son amendement (Abbou)

10-09-2021

L’homme politique et ancien ministre du gouvernement d’Elyes Fakhfakh, Mohamed Abbou, s’oppose au « retour de la corruption au pouvoir en Tunisie, aux solutions erronées et à l’amendement de la constitution, en dehors de la constitution. »

Dans un post paru la nuit sur sa page officielle Facebook, en réaction à la déclaration donnée la veille à Reuters par le conseiller du président de la république, Walid Hajjem, Abbou affirme que « l’actuelle constitution n’est pas le péril imminent », pointant « une classe politique, en majorité corrompue, qui s’est barricadée derrière le pouvoir, avec la complicité de certains appareils de l’Etat ».

Selon ses dires, « cette classe politique a manipulé les esprits des électeurs, et continuera à le faire, indépendamment de l’amendement de la constitution ou non, tant que la loi ne la dissuade pas, et tant que les appareils veillant sur l’application de la loi, ne s’émancipent pas de son emprise ».

Le recours à l’article 80 de la constitution aurait dû servir principalement « à rompre avec le pouvoir des bandes, et non à l’amendement de la constitution qui pourrait être révisée postérieurement, dans la limite des articles 3, 143 et 144 de la constitution, dans le cadre d’un nouveau parlement ».

« Le problème de la Tunisie réside dans un dispositif de corruption dont l’Etat n’a pu venir à bout » (…) « si nous serions dans un régime présidentiel, notre situation serait-elle meilleure ? », s’est-il interrogé.

Mohamed Abbou s’adresse en ces termes à Kaïs Saïed : « Monsieur le président, on vous a appelé à la rescousse pour l’application de l’article 80, le démantèlement du dispositif de corruption politique, et la construction d’un Etat de droit, et puis mettre fin à l’état exceptionnel, aussitôt la justice, la sécurité, et l’administration retrouvent leur fonctionnement normal conformément à la loi » (…).

« La tentative de convaincre les gens que la constitution est la cause de leur arriération, ne diffère pas des tentatives antérieures, tout au long des dix dernières années, de les persuader que la solution réside dans un parti à référentiel religieux, ou l’élection de celui qui prétend la modernité…ou qu’elle consiste à faire revenir l’ancien régime au pouvoir ».

Abbou en appelle de ses vœux « de préserver la Tunisie du retour du pouvoir des corrompus, des aventures et des méthodes erronées fondées sur une lecture fausse de la réalité ».

Gnetnews