Tunisie : La femme sera faiblement représentée dans la nouvelle assemblée à cause du mode de scrutin uninominal

29-09-2022

L’observatoire « Chahed » pour le contrôle des élections et le soutien des transitions démocratiques, et l’association al-Karama pour les droits et les libertés, ont été unanimes à dire que le mode de scrutin uninominal, ne permet pas de réaliser la parité horizontale et verticale, notamment dans la réalité tunisienne, contrairement au scrutin de listes qui prévoit ces deux types de parité.

Lors d’une conférence nationale organisée ce jeudi, autour du thème « les femmes tunisiennes dans le décret-loi n’o 55 de l’année 2022 », la présidente de l’observatoire, Chahed, Ala Ben Nejma a évoqué « la difficulté pour la femme d’être présente au sein de la nouvelle assemblée des représentants du peuple », signalant que « malgré l’existence du scrutin de listes et de la parité dans l’ancienne loi électorale, la proportion des femmes au sein des assemblées élues était faible pour de nombreuses raisons ».

Elle a pronostiqué que « la femme soit faiblement représentée au sein de la nouvelle assemblée, étant donné que les femmes candidates n’ont pas les mêmes chances que les hommes ».

Elle a averti contre le décret-loi électoral n’o 55 pouvant faire revenir la Tunisie à l’époque du clanisme, du tribalisme, et du régionalisme, débouchera sur l’élection de dignitaires, et ne permettra pas aux femmes d’accéder au pouvoir législatif.

« La nouvelle loi électorale représente un déclin pour les droits des femmes », a renchéri la membre de l’association al-Karama pour les droits et les libertés, Fatma Kamoun.

« La faiblesse de la présence des femmes aux hauts postes, dont les délégations et les gouvernorats, représente un indicateur de régression du dispositif des droits de la femme en Tunisie, a-t-elle souligné.

Elle a fait constater que l’absence du financement public va impacter négativement la présence des femmes, étant donné que la nouvelle assemblée sera constituée d’hommes d’affaires, et d’influents, alors que les femmes qui souffrent de marginalisation économique seront privées de financement public, ce qui entrave leur candidature à l’élection de l’Assemblée des représentants du peuple.

Gnetnews