Tunisie : La poursuite de la grève dans les tribunaux mènera à l’effondrement des fondements de l’Etat (bâtonnier)

23-11-2020
Bâtonnier de l'ordre des avocats

Le bâtonnier de l’ordre des avocats, Ibrahim Bouderbela, a exprimé ce lundi, son vif regret envers ce qui se passe dans les tribunaux, qualifiant la situation « d’alarmante ».

Commentant la poursuite de la grève des magistrats, lors d’un entretien accordé ce matin à Shems, Bouderbela a considéré que l’arrêt du travail dans les tribunaux donnera lieu à « l’effondrement des fondements de l’Etat, et à la déliquescence de la patrie ».

Il a appelé toutes les parties à « un retour sérieux au dialogue », « les revendications se discutent », a-t-il dit.

Le bâtonnier a pressé les tribunaux « à reprendre le travail, étant donné que leur arrêt incite le justiciable à recourir à d’autres méthodes ».

Il a affirmé « la nécessité d’ouvrir un dialogue sérieux entre toutes les personnes concernées par le service judiciaire, et de rompre avec les méthodes qui feront que le citoyen perde confiance en la justice ».

« L’intervention politique dans la justice, et l’ouverture des portes devant les magistrats pour des postes ministériels, des promotions et autres…sont parmi les principales causes du parti-pris des magistrats en faveur d’une autre partie », a-t-il considéré.

Le bâtonnier de l’ordre des avocats a, par ailleurs, appelé à l’ouverture « d’une enquête approfondie » contre deux magistrats qui échangent les accusations sur la place publique.

« Le silence sur cette question suscitera la répulsion envers la justice, et fera qu’elle perdra sa crédibilité et la confiance du citoyen ».

Le bâtonnier de l’ordre des avocats a qualifié cette affaire de « grave » et requiert une enquête, afin de rétablir chacun dans ses droits. « A fortiori que les deux parties qui échangent les accusations sont en haut du sommet de la magistrature, dans la mesure où l’un accuse l’autre d’enrichissement sans raison ; alors que l’autre accuse son collègue de dissimuler des informations liées à des affaires d’assassinat politique ».

Bouderbela a affirmé la nécessité que la justice assume sa responsabilité pour se tirer d’affaires.

Gnetnews