Tunisie : « La situation est grave, nous avons commencé à choisir entre les patients en termes de réanimation » (Dr Aouina)

11-01-2021

Le chef de service de l’unité Covid à l’hôpital Charles Nicolle, Dr Hichem Aouina, a affirmé que la situation est très critique dans les hôpitaux, « nous avons commencé à choisir entre les malades, qui pourront bénéficier de la réanimation », a-t-il indiqué

Dans une déclaration ce week-end au JT d’el-Wataniya, le médecin a insisté sur le caractère extrêmement critique de la situation actuelle. « Nous sommes dans une situation où le nombre de cas est très élevé et est appelé à augmenter soit en termes de contaminations ou de décès », a-t-il alerté.

Il a ajouté que le nombre de contaminations est beaucoup plus élevé que les chiffres disponibles et celui des cas dépistés, signalant que « les cas inquiétants sont les cas graves qui nécessitent une hospitalisation et un recours à la réanimation ». « Il y a une grande pression sur les lits d’oxygène et les services de réanimation », a-t-il martelé.

« Si le nombre de lits n’existe pas en nombre suffisant, nous allons être amenés à faire des choix entre les malades ; une situation qu’aucun médecin ne souhaite », a-t-il déclaré.

Dr Aouina a encore déclaré que « le nouveau variant du virus n’a pas été découvert, jusque-là, en Tunisie », faisant constater néanmoins, « nous vivons dans un monde ouvert, cette souche est apparue dans plusieurs pays et connait une forte propagation ».

Au sujet de l’immunisation contre le virus, il a précisé que celui qui contracte le virus n’est pas à l’abri d’une deuxième infection, étant entendu que l’immunité acquise est limitée à une certaine période.

Le médecin a, par ailleurs, affirmé que des efforts importants sont en train d’être déployés pour avoir le vaccin dans les délais les plus proches. « Le vaccin permettra de limiter la dissémination du virus, d’immuniser la personne, et d’assurer une immunité collective qui prend beaucoup plus de temps ».

Selon ses recommandations, il ne faut ni négliger le virus, ni en avoir peur d’une manière exagérée, « il faudrait juste prendre toutes les précautions et observer les mesures de prévention, se préserver soi-même ainsi que sa famille, et les personnes vulnérables ».

« Il faut cesser de dire que l’on cohabite avec le virus, car cela a été pris avec un certain relâchement, mais il faut avoir peur du virus, et faire tout pour éviter de le contracter », a-t-il souligné.

Gnetnews