Tunisie : La Transtu a une dette de 1880 millions de dinars, et a du mal à honorer ses engagements et à couvrir ses charges (ministère)

16-02-2023

La société des Transports de Tunis (Transtu) traverse des difficultés structurelles, et  ses équilibres financiers sont mis à mal, du fait, notamment, de sa faible capacité à couvrir les charges d’exploitation, à travers les revenus d’exploitation, y compris la subvention annuelle allouée par l’Etat.

Les revenus d’exploitation ont atteint en 2022, 10 % et 44 %, y compris la subvention de l’Etat, au titre du transport  scolaire et universitaire, avec un déficit annuel estimé à 235 millions de dinars, révèle, ce jeudi 16 février, un document paru sur la page officielle, Facebook, du ministère du Transport.

La Transtu qui couvre 80 % du transport en commun régulier, se heurte à des difficultés en termes de mobilisation des liquidités nécessaires pour honorer ses engagements, dans la mesure où sa dette a atteint en 2022, 1880 millions de dinars, dont 230 millions de dinars, auprès des banques et des fournisseurs des pièces de rechange, outre le fait qu’elle a du mal à honorer ses engagements auprès des fournisseurs publics.

Parmi les raisons de la dégradation sensible de l’écart entre les revenus et les coûts d’exploitation, figurent la non majoration des tarifs, en préservation du pouvoir d’achat du citoyen ; l’impact financier de ce gel est estimé à 700 millions de dinars entre 2011 et 2020.

La baisse du parc et l’aggravation du fléau de la resquille ont contribué à la dégradation des revenus directs, estimés à près de 40 millions de dinars en 2022, contre plus de 70 millions de dinars en 2010.

La resquille est l’une des raisons de la diminution des revenus, causant des pertes estimées à 20 millions de dinars/ an, les resquilleurs représentent, eux, 40 % des passagers.

La subvention annuelle allouée par l’Etat ne permet de couvrir que les sommes dues aux agents, dont l’effectif est de 7350 employés, dont les charges représentent 73,4 % en 2022, contre 52 % en 2010.

La société souffre de la hausse du coût d’exploitation, du fait des pannes, et de la maintenance, lesquelles requièrent d’importants fonds.

La réforme de la Société des Transports de Tunis est une priorité pour en préserver la pérennité, dans le cadre de la vision stratégique du secteur du transport et de la logistique à l’horizon de 2040, portant essentiellement sur la restructuration des entreprises publiques, qui souffrent de difficultés financières aiguës et la promotion du système du transport urbain.

Gnetnews