Tunisie : Le Front de salut condamne la révocation de 57 magistrats, ôtant à la justice sa « présomption d’indépendance »
Le front de salut national dénonce la décision du président de la république de révoquer 57 magistrats, après la parution du décret présidentiel à ce sujet.
Dans un communiqué rendu public ce jeudi 02 juin, le Front de salut national déplore « une ingérence indélicate dans la marche du service judiciaire, en lui ôtant ce qui lui reste, en termes de présomption d’indépendance », après la dissolution du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM).
Le front de salut considère « ce pas franchi par le président de la république, comme faisant perdre définitivement à la justice, la condition de procès équitable, et la transforme en outil d’oppression, comme c’est le cas dans l’ensemble des régimes despotiques ».
La coalition politique qualifie cette mesure de grave, et « incite le pays à un affrontement entre l’Etat, les partis politiques, les organisations syndicales, et les esprits libres parmi les journalistes, bloggeurs et académiciens ».
« Cette mesure ne fait qu’exacerber la crise politique, à l’heure où la situation sociale s’aggrave et où l’isolement extérieur s’accentue », fustige le FSN.
Selon son opinion, « cette décision est intervenue sur la base de soupçons, qui n’ont pas été tranchés de la part des instances disciplinaires et judiciaires, et est contraire au principe de séparation des pouvoirs ».
« Ce pas vise à dompter la magistrature, et à la réquisitionner pour servir le pouvoir politique, dans ses querelles avec ses opposants », souligne-t-il.
Gnetnews