Tunisie : Le Maghreb uni encore un vœu pieux, 34 ans après la signature de son traité constitutif

17-02-2023

L’Union du Maghreb arabe fête ce vendredi 17 février 2023 son 34ème anniversaire. Il y a plus de trois décennies, cinq dirigeants de la partie Ouest du monde arabe, dont 04 ne sont plus de ce monde, ont signé la charte fondatrice de cette unité maghrébine, restée depuis un vœu pieux.

Il y a 34 ans, jour pour jour, le 17 février 1989, le traité constitutif de l’UMA a vu le jour à Marrakech. Entériné par les défunts Roi du Maroc, Hassan II, président tunisien, Zine el-Abidine Ben Ali, président algérien, Chadli Ben Jadid, le colonel libyen, Mouammar Kadhafi, et l’ancien président mauritanien, Mouaouia Ould Sidi Ahmed, le seul signataire encore en vie qui vit à Doha au Qatar, ce pacte fondateur créa, alors, le premier noyau d’un espace, que l’on voulait être de complémentarité politique et d’intégration économique.

Depuis que d’eau a coulé sous les ponts, sans que ce rassemblement régional souhaité n’ait pu prendre vraiment corps ; hormis, quelques institutions qui restent à l’état embryonnaire.

La principale pierre d’achoppement de sa concrétisation, est le sempiternel conflit entre l’Algérie et le Maroc autour de la question du Sahara occidental, et la fermeture des frontières terrestres entre les deux pays voisins.

La problématique du Sahara a été même, la cause d’une embrouille entre la Tunisie et le Maroc en août dernier, à l’occasion de la tenue en Tunisie, de la conférence internationale de Tokyo pour le développement en Afrique.

Les autorités marocaines ont vu d’un mauvais œil l’accueil officiel réservé par la Tunisie, au chef du Front Polisario, Ibrahim Ghali, lors de la Ticad 08. Les deux pays ont rappelé leurs ambassadeurs respectifs pour consultation ; donnant lieu à un incident diplomatique.

Quelque jour après, le 07 septembre dernier, le Secrétaire Général de la ligue arabe, Ahmed Abou Gheith a annoncé, en marge d’une réunion du conseil de la ligue au Caire, que le désaccord entre les deux pays était résolu, sans que cette information ne soit confirmée, ni infirmée par les deux pays concernés.

Le non-Maghreb fait perdre deux points de croissance aux 05 pays

Ce faisant, la situation actuelle dans les cinq pays, et les défis incommensurables auxquels, ils se heurtent, à des degrés variables, font qu’ils soient plutôt absorbés par leur problèmes internes ; et leurs difficultés socioéconomiques.

La crise en Libye est, également, à l’origine d’une instabilité dans ce pays, et dans la région dans son ensemble, face à laquelle Tunis et Alger n’ont de cesse d’appeler à un règlement politique consensuel, émanant de la seule volonté des Libyens, et de rejeter toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures de notre voisin du sud.

Autant de changements intervenus dans ces pays qui freinent le processus d’intégration maghrébine, sans faire perdre le rêve de voir ce marché commun de plus de 102 millions d’habitants prendre forme, permettant une libre circulation des biens et des marchandises, consolidant les échanges économiques et commerciaux entre les différents pays, tout autant que les transactions financières et donnant naissance à un groupement polico-économique qui saura parler d’une seule voix, selon des rapports d’égal/égal, aux autres groupements régionaux qui font florès à travers les quatre coins du monde.

Un impératif impérieux, d’autant que le non-Maghreb fait perdre à ces pays deux points de croissance par an.

La Rédaction