Tunisie : Les bacheliers face à un choix décisif pour leur avenir

14-07-2022

L’orientation universitaire représente une étape cruciale dans la vie de chaque bachelier. Il s’agit d’un choix qui décidera de l’avenir professionnel de  48 178 candidats admis à la session principale du concours national du baccalauréat, et de 19 403 élèves admis en session de contrôle. 

A ce stade, les élèves ayant réussi se préparent à effectuer leur choix d’études universitaires, au mois de juillet 2022. Une simple case cochée sur la fiche de l’orientation, et tout un avenir universitaire et professionnel qui va se tracer…Avec un taux de réussite de 53.27% dans les deux sessions, la concurrence pour obtenir les meilleures branches sera rude…

Comment les bacheliers peuvent-ils réussir cette étape, et éviter les regrets d’une réorientation ou l’échec universitaire ? Quels sont les facteurs à prendre en considération pour un avenir épanoui et un recrutement plutôt garanti ? Des universitaires ont accepté de répondre à ces questions.

Se garder d’influencer les enfants

D’après Samia Gharbi, enseignante universitaire à l’université de Carthage, le choix de l’université ou de la formation professionnelle repose sur 3 facteurs primordiaux : la passion qui guide le futur étudiant dans sa décision, avoir les compétences essentielles pour réussir ses études, la valeur du diplôme universitaire et ses perspectives sur le marché de travail.

En effet, l’universitaire a souligné que plusieurs parents tentent d’imposer leur opinion à leurs enfants, en tentant de les conseiller et de les encadrer sans prendre en considération leurs rêves et envies. «Être plus âgé ou avoir plus d’expérience professionnelle n’est pas un prétexte pour influencer le choix de son enfant. Certes il faut être rationnel, penser à l’employabilité et éviter les sections saturées, mais il ne faut pas être seulement pragmatique. Car faire des études qu’on n’aime pas est souvent couronné d’échec », a-t-elle averti. Et d’ajouter qu’il n’existe pas de mauvaises ou de bonnes études, le plus important est d’exceller, voire se distinguer et d’aller jusqu’au bout de ses rêves…

« Quand on excelle dans ses études qu’elles soient littéraires, scientifiques, techniques ou encore sportives, cela facilitera l’embauche du candidat. Mais pour exceller, il faut avoir une réelle estimation de ses capacités intellectuelles qui permettront de relever le défi exigé par n’importe quelle spécialité. La passion et les compétences sont donc complémentaires… », explique Pr.Ben Gharbia. 

L’universitaire a rappelé aussi que la durée des études doit être réfléchie dès maintenant, en fonction des capacités intellectuelles et financières de l’étudiant. « Un bachelier doit savoir qu’il existe 3 types de cycles universitaires : Licence appliquée ou fondamentale qui dure 3 ans, le cycle d’ingénieur (5ans), et la médecine/pharmacie qui dure au moins 6 ans. Car pour ceux et celles qui opteront pour des études approfondies, la recherche scientifique ou les cycles de prépa, ils doivent prendre en compte le cout de ce choix pour leurs familles (foyer universitaire, transport, argent de poche)… », souligne-t-elle.

Par ailleurs, avant d’effectuer son choix, il serait préférable de profiter des avantages que propose le guide de l’orientation, comme la possibilité d’augmenter de 7% son score à condition que le bachelier opte pour un établissement universitaire proche de son domicile, qui soit situé dans le même gouvernorat. « Cet avantage ne concerne pas toutes les écoles, mais demeure un moyen efficace pour augmenter ses chances de garder un minimum de confort en habitant au domicile familial, lors de ses études ».

Nous nous sommes aussi entretenus avec un ancien chargé de l’orientation universitaire au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Said.B. D’après lui, il n’existe pas une filière meilleure qu’une autre, mais c’est le marché du travail qui définit la pertinence de chaque parcours universitaire/ diplôme, dans les entretiens de travail. Il faut que les bacheliers s’informent auprès de leur entourage, sur les métiers d’avenir les plus sollicités, sur les diplômes et leurs débouchés.

«Il est recommandé de se diriger vers des spécialités qui témoignent d’un faible taux de chômage, et qui répondent à un fort besoin des entreprises. La fonction publique étant saturée également, et avec les concours de recrutement qui se font de plus en plus rares, il faut penser aussi à quel type de travail voudrait-on exercer plus tard : faire un métier libéral, lancer son propre projet et devenir entrepreneur, travailler à son propre compte ou en tant que salarié. En effet, d’innombrables choix se présentent devant les bacheliers. Mais ce qui compte vraiment, c’est le parcours qui sera emprunté pour réaliser ses objectifs, et garantir l’épanouissement dans ses études et sa vie universitaire d’abord », a-t-il conclu.

Rappelons que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique organise les 20, 21 et 22 juillet, à la cité des sciences de Tunis, des journées nationales d’informations, sur l’orientation universitaire, session 2022.

Cette manifestations sera marquée par des conférences sur les offres et perspectives professionnelles, la foire des universités et œuvres universitaires, des offres de l’enseignement supérieur militaire, et de formation professionnelle, outre des rencontres directes avec les nouveaux bacheliers, avec les conseillers de l’orientation et d’information scolaire et universitaire.

L’Association des Tunisiens des Grandes Ecoles (ATUGE) organise également,  les 5 & 6 juillet 2022 la 2ème édition du Forum des Métiers et de l’Orientation. Cette édition est axée sur la digitalisation et la durabilité, et se tiendra en format 100% digital pour être accessible à tous les lycéens de toutes les régions.

E.B