Tunisie : Les femmes démocrates réclament le retrait des décrets-lois n’o 54 et 55

21-09-2022
Les membres de l'ATFD ce vendredi 15 juillet devant le tribunal administratif

L’association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) réclame, ce mercredi 21 septembre, « le retrait des deux décrets-lois n’o 54 et n’o 55, la révision de la loi électorale, en y introduisant les amendements nécessaires, ce qui garantit l’élection d’un parlement tunisien paritaire, traduisant l’attachement des Tunisiens aux valeurs de liberté, de justice sociale, de dignité humaine, et d’égalité. »

L’ATFD appelle l’ensemble des forces nationales et démocratiques « à se mobiliser pour défendre ces valeurs et mettre un terme à la politique de fuite vers l’inconnu ».

« Les décrets-lois n’o 54 (Ndlr : portant sur la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication) et 55 (Ndlr : amendant et complétant le code électoral), sont en rupture totale avec ce pour quoi, nous avons milité, ce que nous avons développé et appris des expériences des peuples et de tous les libres enclins à la démocratie réelle, laquelle protège les gouvernés avant les gouvernants, renforce la dignité pour chaque citoyen, dans le cadre de l’égalité dans tous les domaines », souligne l’organisation féministe dans un communiqué.

L’association considère que « le mode de scrutin uninominal va ouvrir la porte à la corruption, la régression par rapport au principe d’égalité homme/ femme, et entre les régions. Comme il va approfondir la discrimination, et renforcer le tribalisme et le clanisme, outre l’exclusion des femmes et jeunes de la vie politique ».

Les militantes de l’ATFD qui disent « avoir été pionnières en matière de revendication de la parité et de l’égalité, et avoir œuvré avec de nombreuses composantes de la société civile à décréter la parité verticale et horizontale aux élections tunisiennes, malgré l’obstination des réactionnaires et les forces de contrerévolution », considèrent la parité, comme étant un acquis historique et devant être irréversible.

Après l’installation d’une instance électorale masculine, ayant écarté les femmes du processus électoral, dans la mesure où elles n’étaient évoquées que pour le parrainage, l’ATFD dit « élever la voix tout haut pour dire non à des élections qui excluent les femmes ».

Gnetnews