Tunisie : « Les magistrats sont sous le choc », après « le discours guerrier » du président de la république (Hmaïdi)

07-02-2022
Anas - Hmaidi

Le président de l’Association des magistrats tunisiens, Anas Hmaïdi, a annoncé ce lundi 07 janvier, le lancement « de concertations avec les adhérents pour décider des démarches militantes nécessaires, en vue de protéger le service judiciaire, et la sacralité des tribunaux ».

Dans un entretien téléphonique avec Shems, en réaction à la décision du président de la république de dissoudre le conseil supérieur de la Magistrature, Hmaïdi a considéré que « certains magistrats sont, aujourd’hui, menacés après le discours guerrier et incitateur envers le pouvoir judiciaire ».

Anas Hmaïdi a exprimé « sa ferme condamnation du discours du président de la république, depuis le siège du ministère de l’Intérieur à une heure tardive de la nuit, et le fait qu’il ait visé le pouvoir judiciaire, sans relativisation ».

Il a considéré le discours du président de la république, comme étant « extrêmement violent et belliqueux. »

Le président de l’AMT a, encore, affirmé que « les magistrats, toutes catégories confondues, sont sous le choc suite au discours du président de la république », signalant que « le chef de l’Etat n’a pas l’intention de réformer, mais il souhaite annexer le pouvoir judiciaire, à l’instar des autres corps ».

« La réforme a ses attributs », a-t-il conclu.

Régression grave et sans précédent

Dans un communiqué, rendu public dimanche, l’association des magistrats tunisiens (AMT) avait évoqué « les militantismes des magistrats, des défenseures des droits de l’homme et des citoyens pendant de longues années, en vue d’instaurer les fondements de l’indépendance de la justice, et garantir la non-ingérence dans ses affaires, de la part des pouvoirs exécutif et politique ».

Le BE de l’AMT avait mis en garde contre « les conséquences déplorables des climats consistant à terrifier, à affaiblir et à attenter au pouvoir moral à travers lequel la magistrature œuvre à préserver les droits et libertés des Tunisiens ».

L’Association des magistrats tunisiens avait exprimé son « ferme rejet de toutes les tentatives d’atteinte au pouvoir judiciaire, et au Conseil supérieur de Magistrature, de la part du président de la république, ainsi que de l’incitation, la menace et des appels à la violence contre les magistrats, le conseil et ses membres ».

L’AMT avait dit son attachement à « la reddition des comptes envers tous ceux ayant dévié du devoir de d’intégrité et d’indépendance, dans le cadre de parcours juridiques, et de dossiers, loin de la logique de l’anarchie et de la violence ».

Le BE de l’association des magistrats avait considéré l’annonce du président de la république, comme « un reniement des attributs du régime démocratique, en termes d’indépendance constitutionnelle, juridique, structurelle, et fonctionnelle de la magistrature, une démolition de ses institutions constitutionnelles, et une manière de torpiller sa construction constitutionnelle ». Chose qui représente « une régression grave et sans précédent, par rapport aux acquis constitutionnels, et une tentative d’inféoder la magistrature au pouvoir exécutif, dans le cadre d’un régime où le président de la république concentre tous les pouvoirs entre ses mains ».

Gnetnews

 

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Hanibal

Le conseil supérieur de la magouilles à été dissou bonne nouvelle les juges qui prétendent défendre la démocratie prene les tunisien pour des chèvre ???? enahda à licencié 86 juge pour rien à gelée la constitution de bourguiba pour rien juste pour installer une dictature islamiste enahda et un partie terroristes