Tunisie : L’UGTT brosse un tableau peu reluisant à l’occasion du 01er Mai, et appelle le gouvernement a appliquer les conventions conclues

28-04-2023

« La Tunisie vit depuis des années une crise politique aiguë et sans précédent, que les politiques d’aventure, de monopolisation, de passage en force et du fait accompli n’a fait qu’approfondir, chose qui s’est traduite par la division de la société, et la polarisation extrême ».

Dans un communiqué marquant la célébration de la fête du travail, du 01er Mai, l’UGTT pointe « la paralysie » des institutions de l’Etat, chose ayant impacté la situation sociale et économique, laquelle traverse depuis des décennies une crise structurelle, menaçant d’effondrement et de déliquescence du tissu économique ».

L’organisation syndicale ajoute que « les indicateurs montrent, dans leur ensemble, que notre pays vit au bord de la catastrophe économique, que les gouvernements successifs étaient incapables d’y faire face,  et n’ont trouvé d’autre solutions que plus d’endettement, l’alourdissement de l’impôt, et la levée de la subvention pour combler le déficit du budget de l’Etat ».

La centrale syndicale pointe « l’absence des politiques réformatrices des entreprises, structures économiques, et secteurs, notamment, stratégiques, cédant la place à l’improvisation et à la dépendance des institutions internationales de crédit ».

L’UGTT déplore que « tous les facteurs se soient conjugués contre les travailleurs et les couches populaires, s’agissant de l’instabilité politique, de l’échec gouvernemental à surmonter la crise, ou des facteurs extérieurs et régionaux, ce qui a donné lieu à la hausse du taux de pauvreté, l’effondrement de la couche moyenne, l’augmentation du chômage, etc. »

Elle pointe, par ailleurs, « la dégradation du pouvoir d’achat, le renchérissement des prix, la hausse du coût de la vie, notamment avec la politique de la levée de la subvention, la compression de la masse salariale, l’arrêt des recrutements, l’aggravation de la spéculation et de la contrebande, la persistance de la pénurie des produits de base… » Tout cela dans le cadre « de choix d’un libéralisme vorace, où une minorité domine les sources de richesse, et en accapare les avantages, appuyée par un arsenal juridique, dans le cadre de ce qui est appelé l’économie de rente, et en l’absence de toute concurrence loyale et équitable ».

La centrale syndicale affirme « s’être opposée aux choix du libéralisme économique, suivi par le pouvoir, et a refusé la levée de la subvention, a mis à nu les slogans scintillants prétendant l’acheminement de la subvention vers ceux qui la méritent, comme elle a rejeté la politique de privatisation des entreprises publiques… »

L’UGTT dit avoir été affrontée par « une politique hostile au dialogue social, du fait de ses positions rejetant la levée de la subvention, la cession des entreprises publiques, l’arrêt des recrutements… »

La centrale syndicale presse le gouvernement « à appliquer les conventions sectorielles conclues, à tenir les séances d’évaluation des situations économique et sociale, à suivre les indicateurs de l’inflation, de la cherté, et de la croissance, et de la hausse de la pauvreté, pour réviser les salaires, et compenser la dégradation du pouvoir d’achat des travailleurs ».

Elle réclame « l’ouverture d’une négociation sérieuse et responsable autour du dossier de subvention, en arrêtant les politiques iniques adoptées par le gouvernement en matière de levée partielle et progressive de la subvention ».

Gnetnews