Tunisie : Manifestation nationale demain pour commémorer l’assassinat de Chokri Belaïd et « dénoncer la répression »
Des partis politiques, associations, organisations nationales et des coordinations de jeunesse appellent à une participation massive à la manifestation, prévue le 06 février 2021, dont le point de départ est la place Chokri Belaïd, l’ancienne place des droits de l’Homme, à l’avenue Mohamed V.
Dans un communiqué, ces acteurs politiques et civils estiment que « les dernières contestations dans le pays ont été affrontées par les formes de répression policière les plus horribles, provoquant le martyr de Heykel Rachdi à Sbeïtla, et l’arrestation de plus de 1600 protestataires des cités populaires ».
Les signataires imputent le dernier mouvement contestataire « au refus des choix économiques et sociaux des gouvernements successifs ayant approfondi la crise, notamment auprès des catégories populaires et vulnérables, qui ont été les plus touchées par la pandémie ».
Ils fustigent les agissements des syndicats sécuritaires qui se sont transformés « en partie politique, dans l’habit d’une organisation d’extrême-droite, et de bandes armées, qui menacent les protestataires d’arrestation, et appellent à interdire les contestations, en violation criante des droits constitutionnels ».
Les partis dont le Courant démocrate, al-Massar, le mouvement du peuple, al-Watad, le parti des travailleurs…et les organisations comme la LTDH, l’ATFD, l’UGET, le FTDES… appellent le gouvernement « à prendre les mesures nécessaires contre les syndicats et leurs dirigeants, et à les poursuivre pour les campagnes de takfir, et les appels à attenter aux personnes arrêtées… »
Elles expriment leur « attachement de principe et sans condition, aux droits individuels et civils inscrits dans la constitution, comme le droit d’expression, de manifestation, et de protestation pacifique, et réclament la libération immédiate des prévenus, tout en arrêtant les poursuites sécuritaires et judiciaires à leur encontre ».
Les partis et organisations appellent « à juger les personnes impliquées, dans des affaires de violation et d’homicide volontaire, notamment de Heykel Rachdi et Omar Laâbidi, et des deux martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi et à rompre avec la culture de l’impunité ».
L’UGTT appelle, par ailleurs, les syndicalistes « à participer à la commémoration de l’assassinat de Chokri Belaïd, afin d’imposer la révélation de la vérité sur les assassinats politiques, de contrer la logique de la violence et de la haine, et de rejeter les restrictions aux libertés ».
L’avocat, homme politique et militant de gauche, Chokri Belaïd, a été assassiné le 06 février 2013 au pied de son immeuble à El Menzah VI, suscitant un profond émoi au sein de la population et plongeant le pays dans une crise politique aiguë. 08 ans après, l’affaire judiciaire piétine et la vérité n’est pas établie sur son assassinat.
Gnetnews