Tunisie : Mechichi prévoit une reprise de l’économie en 2021 et un taux de croissance de 4 %

28-11-2020

Le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a affirmé que la Tunisie a enregistré des pertes colossales en 2020, à cause du blocage de l’économie, évoquant un manque à gagner dans le budget de l’Etat de 5,6 milliards et de la hausse du chômage de 16,2 %. « L’année 2020 a été catastrophique non seulement pour la Tunisie, mais pour tous les pays du monde, même pour les économies développées ».

Présentant ce samedi 28 novembre, à l’Assemblée des représentants du peuple, la déclaration du gouvernement, à l’occasion du démarrage des débats du budget de l’Etat de l’année 2021, Mechichi a indiqué que « la situation économique difficile, et son corollaire la situation sociale n’est pas née avec la crise du Coronavirus, mais s’est exacerbée par cette pandémie planétaire », estimant que l’année va se terminer avec -7 % de croissance.

« Cette situation a pour origine une accumulation de choix et de politiques qui étaient dénués d’une volonté claire pour rompre avec l’endettement irresponsable et le populisme démesuré », s’est-il insurgé.

« Le PLF 2021,  celui de la vérité et de l’audace »

Il a affirmé que le projet de loi des finances de 2021 est celui de « la responsabilité, de la vérité et de l’audace », et apporte des solutions à la crise socioéconomique.

Mechichi a annoncé que les priorités de son gouvernement, l’année prochaine est « d’arrêter l’hémorragie des finances publiques, à travers notamment la maîtrise et la rationalisation des dépenses, dans une proportion de 1,6 % », prédisant un taux de croissance  de 4 % en 2021.

« L’année 2021 sera celle de la reprise progressive en Tunisie est dans le monde », a-t-il déclaré.

Il a promis un audit des entreprises publiques, et une publication de leurs rapports en toute transparence. Une opération qui va permettre de les réformer, en y améliorant la gouvernance, afin qu’elles puissent préserver leurs compétences, a-t-il souligné en substance, se voulant rassurant quant à l’issue de ce processus, « nous allons réussir comme on a réussi avec les banques publiques ».

L’autre priorité porte sur la réforme du dispositif de compensation, afin de le diriger vers ceux qui le méritent, à travers notamment la digitalisation.

Le chef du gouvernement a promis que « l’Etat œuvrera à améliorer les ressources budgétaires de 9 %, à travers notamment l’amélioration des ressources fiscales, cela passera par une guerre sans merci contre l’évasion fiscale ».

« L’impossible n’est pas tunisien »

Les indicateurs du développement sont au plus bas, a-t-il déploré, promettant « une nouvelle approche de développement, inclusive et non exclusive, et suivant une démarche participative ».

Il s’est défendu de tout traitement sécuritaire des protestations sociales pacifiques dans les régions, « ce n’est pas digne de l’Etat démocratique, civil et tolérant ». « La violence sera néanmoins affrontée par la force de la loi », a-t-il prévenu.

Le locataire de la Kasbah a indiqué que son gouvernement est celui de « la réalisation et de des solutions », affichant une main tendue à toutes initiatives de dialogue économique et social, en allusion à celle lancée par l’UGTT, qui vise à inclure la présidence de la république, et certains partis dont le mouvement Echâab et le Courant démocrate.

Mechichi a plaidé pour « un programme pionnier et fédérateur », qui sera mené dans un climat apaisé, loin des querelles et des tiraillements politiques, afin de sortir le pays de l’ornière. Il a assuré que la Tunisie est capable de franchir ce cap difficile, comme elle en était capable par le passé. L’impossible n’est pas tunisien, a-t-il conclu.

Gnetnews