Tunisie : Nadia Akacha répond aux critiques des députés : « Le président n’est pas responsable devant le parlement, mais devant le peuple »

30-11-2020

La cheffe de cabinet du président de la république, Nadia Akacha, a déclaré dimanche que « la présidence a opté pour la transparence et a rationalisé les dépenses inscrites dans le projet de budget de l’année prochaine », faisant état d’ »une austérité même dans les dépenses nécessaires ».

En réponse aux interrogations des députés dimanche, lors de la discussion du projet de budget de la présidence de l’année 2021, elle a affirmé que sa présence à l’Assemblée est motivée par la discussion du budget de la présidence, et non pour participer à une séance de questionnement. « Le président est élu au suffrage universel, et n’est pas responsable devant le parlement, mais devant le peuple », a-t-elle souligné en substance.

Elle a, par ailleurs, récusé ce qu’elle a considéré comme étant « des supercheries et des mensonges, la présidence demeurera au-dessus de ce débat », a-t-elle lancé, citée par la TAP.

S’agissant du budget de la présidence de l’année prochaine, Nadia Akacha a indiqué que ce budget est dans la limite de 169 millions de dinars, dont plus de 124,6 millions de dinars seront consacrées aux salaires, et 25 millions de dinars pour les dépenses de fonctionnement.

« Le budget de 2021 s’est développé de seulement 11 %, comparé à celui de 2020, et concerne trois programmes : le programme de la sûreté nationale, des relations extérieures et des activités présidentielles ; le programme de la garde présidentielle et des personnalités officielles et le programme de pilotage et de soutien ».

Elle a imputé l’augmentation du budget de la présidence pour l’année prochaine, à la hausse des dépenses salariales, fixées à 13.3 millions de dinars, qui couvrent les rémunérations, les indemnités, les heures supplémentaires, et les travaux nocturnes.

De nombreux élus avaient critiqué, selon la même source, l’action de Kaïs Saïed, et sa manière, ainsi que celle des membres de son cabinet de composer avec les députés. « Certains l’ont accusé de se départir de son rôle de garant de la constitution et de rassembleur de l’ensemble des Tunisiens ». Comme ils lui ont reproché « d’avoir isolé la présidence de la république et de rabaisser les autres pouvoirs ».

D’autres intervenants ont appelé « à ne pas utiliser la tribune parlementaire pour viser le président de la république et procéder à des règlements de compte, et de focaliser sur les raisons de la hausse du budget de cette institution, de 29 millions de dinars, dans une situation difficile et critique dans le pays. »

Gnetnews