Tunisie : Saïed dénonce le financement étranger des partis, et appelle la cour des Comptes à donner « une suite pénale » aux dépassements

01-10-2021

Le président de la république, Kaïs Saïed, a appelé « à donner une suite légale aux rapports de la Cour des comptes, ayant révélé des dépassements et des financements illégaux des campagnes électorales et des partis ».

Recevant hier soir, jeudi 30 septembre, le président de la Cour des comptes, Néjib Gtari, qui lui a présenté un rapport sur le contrôle de la gestion administrative et financière de l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE), le chef de l’Etat a affirmé que « l’instance électorale devait être véritablement indépendante » et n’a pas à se mêler de politique, reprochant à l’ISIE d’avoir émis son avis sur les dispositions qu’il avait, lui-même, prises.

Le président a, par ailleurs, dénoncé, dans une vidéo mise en ligne, « ceux qui sont impliqués, le sont encore et font toujours entrer des devises en Tunisie », appelant « à donner une suite pénale à ces dépassements ».

« La justice devra jouer son rôle, envers celui qui a trahi sa patrie et a pris de l’argent de l’étranger pour faire sa campagne électorale », a-t-il souligné, fustigeant ces personnes qu’il s’est gardé de nommer; « ils croient représenter le peuple avec l’argent en provenance des foyers de corruption ».

Il a, par ailleurs, condamné les dépassements « de tous types » survenus lors des dernières législatives, ainsi que pendant l’élection présidentielle.

« La justice judiciaire et la justice pénale devront donner une suite légale à ces dépassements liés au financement des partis, d’où vient l’argent… de l’étranger et de l’intérieur », a-t-il indiqué, signalant que « le financement étranger est passible d’une peine de prison pouvant atteindre les 5 ans ».

« Les élections législatives ont été financées par l’étranger, des partis qui reçoivent l’argent de l’étranger ou de la part de corrompus qui croient à l’impunité », a-t-il déploré, en lançant un avertissement : « Un seul millime dépensé dans l’illégalité, induit la responsabilité totale de ce lui qui l’a utilisé ».

Saïed a, par ailleurs, révélé qu’ »une seule personne a reçu un milliard 100 mille dinars au titre de ce qui est appelé l’indemnisation », se gardant de révéler les noms pour « des raisons éthiques ». « Il s’agit là de l’argent du peuple appauvri, qui ne trouve même pas le médicament ».

Le président a salué, en préambule, « le travail considérable accompli par la Cour des Comptes, s’agissant de contrôler et d’auditer les finances des partis ».  « Les rapports se succèdent et aucune suite n’y est donnée, et pourtant ils émanent d’un tribunal inscrit dans la constitution », a-t-il déclaré.

Gnetnews